Je trouvais qu'Hunter Schafer était un gage de qualité de par ses choix et son jeu d'acteur. Je trouvais la photographie sympathique dans les 5 secondes de bande annonce que je me suis autorisé à regarder. Enfin, je trouvais le nom du film rigolo, même s'il annonçait un sujet complètement loufoque : tant mieux, le cinéma de genre est fait pour tester de nouvelles choses.
Non seulement je viens de citer les seules qualités du film, mais je dois vraiment revenir sur ma première phrase.
Je n'arrive pas à savoir si "Cuckoo" est un film non terminé, sans aucun sens ni maitrise, comme pourrait l'être un film de fin d'études, ou un film réalisé par un type qui s'est pris pour David Lynch (paix à son âme).
Un scénario invraisemblable :
La thématique horrifique lorgne sur A Cure For Life mais dans une version humoristique de protection animale. Difficile d'avoir peur quand on parle d'homme-coucou. Heureusement le monstre est aidé par l'obscurité dans deux scènes qui sauvent un design très pauvre.
Du côté de la narration, le film multiplie trop de thématiques sans en développer aucune (la relation entre deux soeurs de mères différentes / le deuil / l'adolescence et le rapport au corps / l'eugénisme / le fantastique / l'aliénation...) et développe en plus un côté éthéré et cotonneux qui prête à l'endormissement.
Des personnages enfermés dans leur caricatures :
Dan Stevens campe un directeur d'hôtel flippant et complètement hors sol. Il a les pire dialogues du film, sans que çà choque une seconde les autres personnages qui le laissent faire comme s'il n'était pas là.
Marton Csokas joue un père absent qui préfère sa plus jeune fille. Il aurait du être l'antagoniste de ce film, mais il le traverse comme s'il n'était lui même pas là. Sa femme, jouée par Jessica Henwick, est une méchante belle mère qui n'a pas d'autre caractéristique. Les parents disparaissent du film sans aucune raison, une demie heure avant la fin.
Le flic, Jan Bluthardt est la pépite de cette histoire, et semble jouer dans une histoire parallèle. Chacune de ses interventions est à mourir de rire. Il est méchant, puis gentil, puis méchant, sans que cela n'impacte le scénario.
Nos yeux dans cette histoire sont ceux du personnage d'Hunter Schaffer qui est paumée au milieu d'autant de gros tocards.
Des scènes nanardesques :
Mais si j'ai décroché, ce n'est même pas à cause de cette histoire sans queue ni tête, ni de ces personnages caricaturaux. Ce sont des scènes nanardesques qui méritent presque de voir le film. Elles se multiplient à mesure qu'on s'approche de la fin alors je ne vais pas toutes les citer, mais je pense à ce moment où le directeur d'hôtel tue un médecin en lui parlant de ce qu'elle cache sous l'escalier de sa maison (ce qui n'a aucun rapport avec l'histoire). Je pense aussi à cette scène western entre les derniers protagonistes encore en vie dans les 5 dernières minutes. Mon dieu que j'ai ri.
Je pense donc que j'ai vraiment pris le film à l'envers et que Cuckoo est un nanar. Avec le recul, c'est le genre de film dont il faut plutôt rire que pleurer.