le "meilleur" ami de l'homme
Quelle belle surprise que ce film !
Enfin une des rares adaptations de Stephen King quasi fidèle au roman, bien que la toute fin soit arrangée pour livrer aux spectateurs une version plus acceptable (et c’est bien dommage car cela détruit la tension accumulée).
L'autre deuxième bonne surprise vient de la qualité visuelle de ce long métrage: la très belle photo possède des couleurs soignées et un éclairage travaillé. C’est d'autant plus appréciable que beaucoup de films de cette époque souffrent d'un vieillissement prématuré de la pellicule.
Le jeu d'acteur y est correct, inégal selon les personnages mais toujours professionnel et sans parasitage de l'ensemble.
Enfin, la musique y est plutôt discrète et bien utilisée.
Le rendu année 80 est donc agréable sans que cela nuise à l'histoire. Par ses qualités et malgré sont budget modeste, ce film tranche ainsi avec beaucoup de ces petites productions d'horreurs ou thrillers dramatiques qui ont été légion dans cette décennie.
La partie vraiment intéressante est bien sur l'immense confrontation entre le chien enragé, Tad et sa mère, prisonnier dans leur voiture dans cette vieille ferme isolée qui est le bastion de Cujo
Les scènes qui se succèdent y sont une merveille de tension, d'horreur et d'angoisse.
Cujo est vraiment un monstre effrayant et l'utilisation intelligente des cadrages permet des crescendos subtiles dans l'épouvante en instaurant une atmosphère étouffante ou la mort est toujours présente, quelle soit tapie dans l'ombre ou massivement présente à l’écran.
Peu de mort et ce n'est finalement pas là le point le plus important. Ce terrible huis clos entre l'animal sauvage et la civilisation ne sert de prétexte qu'essentiellement pour installer une étude psychologique de la société et des personnages qui l'habitent.
1h40 de film, ça peut sembler un peu juste pour résumer le roman cependant le réalisateur a su respecter le déroulement du récit en résumant habilement certains passages avec concision et dynamisme.
Un bon film de genre à mille lieux d'une violence purement gratuite comme Hostel...