Je sentais déjà pointer au loin la vague odeur du film raté par manque de moyens, sortie discrète ou encore affiche largement inspirée de celle de Scream. La curiosité m’a poussée là où mon instinct avait vu juste. Quand on voit que le film a subi un changement de casting de dernière minute et une écriture de script en cours de route, on comprend tout à fait d’où vient ce beau plantage.
Wes Craven, surfant sur son propre succès, pourtant déjà bien éculé, a décidé d’épicer ses Scream à la sauce loup-garou. Kevin Williamson au scénario, on se doute dès le départ que l’histoire sera un brin concon et qu’on verra pointer le bout du nez d’un Joshua Jackson ou d’une Katie Holmes ! Bingo !
Le film démarre mollement, avec une scène d’intro digne d’un épisode des Experts. Portia De Rossi vient faire coucou dans un rôle totalement inepte, sans doute destiné à la base à une prestation plus importante puis passé à la moulinette d’une réécriture sauvage. Un peu comme le reste du film d’ailleurs.
Ricci tente de garder la tête hors de l’eau mais n’est vraiment pas mise en valeur. Avec un tel physique dans un film de genre il y avait pourtant de quoi faire. Eisenberg ne sait même pas ce qu’il fiche ici et les effets spéciaux sont presque insultants pour un film de 2005. Au final, on en garde quelques rares bons moments (Shannon Elizabeth meurt comme personne il faut l’avouer) et un twist final mou de genou.
Le mythe du lycanthrope aurait sans doute mérité plus d’égards car il soulève des possibilités franchement sympathiques, que Craven ne fait qu’effleurer et qu’il parvient même à ponctuer d’incohérences.
La prochaine fois, j’écouterai mon instinct avec plus de zèle.