Jeux de massacre
Un sacré film d'action pour commencer. Siodmak réalise là ce que l'on peut appeler aujourd'hui un blockbuster. D'ailleurs ça commence directement en pleine bataille... Le scénario est assez...
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le 14 sept. 2014
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Des films évoquant le personnage du général Custer, il y en a une floppée.
Il y en a des dithyrambiques et élégiaques comme "la charge fantastique" avec Errol Flynn, beaucoup d'autres démontrent que Custer était incompétent voire un imbécile dont l'archétype est "Little Big Man". Et il y a "Custer, l'homme de l'Ouest" de Siodmak, tourné en 1967, qui d'après ce que j'ai pu retirer des bonus du DVD (Brion et Boisset) chez Sidonis, serait assez proche d'une certaine réalité historique.
Ici, le film montre un jeune général de 24 ans, héros de la guerre de Sécession, assoiffé de gloire, ambitieux au point de choisir une carrière militaire dans l'active, pensant qu'une deuxième guerre et surtout une deuxième victoire le propulserait rapidement vers les hautes sphères du pays.
Et le film est assez convaincant de ce point de vue.
Je passe sur la charge, sabre au clair, du générique où Custer à la tête de son escadron emporte la bataille à la fin de la guerre de Sécession pour en venir à son "entretien de carrière" avec le général Sheridan afin de choisir sa future affectation. Et, à part des postes de responsables du matériel ou de gratte-papier à Washington, il n'y a guère que le régiment au milieu de nulle part qui s'occupe des indiens ...
"Il y a dans l'Ouest pas mal d'indiens à tuer mais c'est un sale travail"
Tout ceci dessine déjà un homme ambitieux et imbu de lui-même pour qui la carrière passe avant bien des considérations. Il est dans les petits papiers de Sheridan, il sait qu'il lui faut soigner le chef et lui obéir aveuglément.
D'ailleurs arrivé au fort, il a un entretien avec chacun de ses adjoints, le capitaine Benteen (Jeffrey Hunter) et le commandant Reno (Ty Hardin). L'entretien avec ce dernier est d'une violence verbale inouïe où Custer n'hésite pas à l'humilier devant son collègue à propos de son penchant à boire.
Comme me disait un collègue, il y a bien longtemps : "il n'y a que deux façons de s'imposer face à un subordonné : "soit on s'élève soi-même par sa valeur mais c'est difficile, soit on écrase et on rabaisse son subordonné". Là c'est tout-à-fait clair.
Le régiment ayant un fort penchant à se laisser aller (50% de l'effectif se fait porter pâle juste avant une expédition contre les indiens...), Custer organise une hallucinante marche au pas de course à l'intérieur de la caserne qu'on imagine durer longtemps puisqu'à la fin ne restent debout qu'un sergent et Custer lui-même.
Le fil rouge du western, c'est donc bien l'ambition de Custer pour sa carrière en train de louvoyer en fonction des ordres donnés par sa hiérarchie, le général Sheridan qu'on sent un peu impliqué dans le grands projets comme la mise en place de la voie de chemin de fer qui doit traverser e territoire indien. "Un bon indien, c'est un indien mort" ne cesse de seriner Sheridan à Custer. Et Custer s'y emploie.
A signaler l'entrevue entre Sitting Bull et Custer, qui est un modèle de cynisme et de mépris. Comme on dit, l'indien lui gardera un chien de sa chienne... à Little Big Horn.
En parallèle à ce fil rouge, il y a des scènes très fortes qui sont plaquées, plus ou moins utiles à l'action du western, comme la désertion du sergent Mulligan (Robert Ryan) (pour aller chercher de l'or dans les terres indiennes) occasionnant un intéressant échange entre Custer et le sergent condamné à mort. Il y a aussi la longue fuite d'un militaire dans un transport hydraulique après une attaque par les indiens du chantier de la ligne de chemin de fer.
Sans oublier l'attaque du train hallucinante avec le wagon qui tente de s'échapper mais roule vers la mort avec à son bord un personnage truculent couvert d'or ...
Oui, j'ai trouvé ce film fort intéressant car il a cherché un axe de vérité autour du personnage du général Custer. De ce point-là il ne faut pas chercher à le comparer à la "charge fantastique" dont le cahier des charges n'était pas le même. Siodmak n'a pas cherché à rendre sympathique ce général dont le modèle était le maréchal d'Empire Murat qui était un fanatique des charges au sabre et qui ne se préoccupait pas vraiment du coût humain d'une bataille. D'ailleurs l'acteur choisi, Robert Shaw n'a volontairement pas le charisme ou le panache ou le romantisme d'Errol Flynn. C'est un militaire pur et dur. Droit dans ses bottes.
Irrésistiblement, le Custer de Siodmak me rappelle plutôt un autre personnage américain, le mégalomane Général Patton lui aussi passionné par les armées napoléoniennes, décrit dans le film de Shaffner.
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Créée
le 17 déc. 2021
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