Et pour ce soir (le soir de l'après-midi, oui oui) :
The Cyberbully, 2015, de Ben Chanan, avec Maisie Williams dans le rôle de Casey.
Synopsis twitté : Casey est une lycéen britannique standard, avec son téléphone, Megan, sa meilleure pote, ses réseaux sociaux. Une parmi des millions d'autres. Sa meilleure pote lui fait voir le tweet de son ex qui balance à tout le monde sa prise d'antidépresseur. Poussé par sa pote, elle discute avec Alex, le garçon qui s'amusait à pénétrer dans les ordinateurs pour s'amuser et sa meilleure pote lui demande de hacker le compte de son ex. Il refuse. Ce petit groupe se quitte virtuellement et soudainement, ledit hacker lui propose de se venger, prétextant son refus car la copine est une grande gueule qui risquait de balancer. Cédant à l'envie, elle se venge en parlant des problèmes d'érections de son ex. Satisfaite, elle s'aperçoit d'un détail qui lui met le doute sur l'identité de celui qui écrit... Pour découvrir avec horreur que non, ce n'était pas lui... Et qu'à priori, elle n'était pas non plus totalement ce qu'on pensait. Le huis-clos peut commencer.
The Cyberbully est un documentaire dramatique de la télévision britannique, ce qui me fait penser tout d'abord que les films produits à la télé chez nos voisins britannique ont quand même nettement plus de gueule que chez nous ! Surfant sur ce phénomène assez terrible qu'est le cyber-harcèlement, il cherche à déconstruire le mythe autour, en montrant la structure des harceleurs, le jeu de renvoi des responsabilité, la réalité de nos actes et le poids de nos mots.
Pour cela, le film se construit en huis-clos assez intéressant, plutôt économique, avec une actrice physique, Maisie Williams et des acteurs qui n'apparaîtront que par Skype et par message. La caméra joue principalement entre celle du PC (mémo : pensez à mettre un cache dessus, ce film risque de vous rappeler cette paranoïa...) et juste au dessus de l'écran, filmé en prise réelle, ainsi qu'en remontant en circulaire, pour appuyer d'avantage la sensation de malaise, l'entrée dans l'angoisse.
Parlons de Maisie Williams. Perso, je ne suis (du verbe suivre) pas GoT, donc du coup, je la connaissais quasiment pas et j'y allais vierge de toute impression. Force est de constater qu'elle porte le film de bout en bout, de façon très juste et efficace, surtout dans un rôle finalement très ambigu ! L'autre interlocuteur est finalement un Windows Sam (ou un Stephen Hawking constipé d'après ses propres dire) qui va gérer ce petit jeu (qui, avec du recul, me rappelle un petit peu dans cette montée en tension The Game de Fincher ainsi que Phone Game de Schumacher) bien tordu. Pour le coup, on est facilement happé par la montée en tension très progressive, qui tape d'un coup (après un jumpscare, préparez-vous à en voir un d'ailleurs).
Donc oui, bon boulot pour ce film de la télévision britannique, bien construit, bien dirigé et interprété, simple et efficace. Au passage, j'ai beaucoup aimé cette allusion à Dirty Harry sur le nombre de photo nue qu'à fait Casey : "Well to tell you the truth in all this excitement I kinda lost track myself"... J'attendais presque un "So go ahead, make my day !"