Et pour ce soir :
5cm par Seconde, 2007, de Makoto Shinkai, avec Adrien Solis et Céline Melloul qui double respectivement Takaki et Akari.
Synopsis lointain : Takaki et Akari sont deux collégiens amis depuis qu’ils se connaissent voilà maintenant quelques années. Un jour, Akari déménage à Iwafume, à une soixantaine de kilomètres de Tokyo et leur échange deviennes épistolaires avec parfois des rendez-vous réel. Mais à son tour, Takari doit déménager sur l’île de Tanegashima (littéralement le point le plus éloigné de Tokyo, à l’extrême sud de l’île de Kyushu). Ils décident de se voir une dernière fois, un soir d’hiver où la neige recouvre de son voile blanc tous les reliefs et les chemins. Malgré les retards, ces deux âmes sœurs finissent par se retrouver et échange après cette nuit un baiser qui raisonnera pour le reste de leur vie…
5cm par Seconde est un film très spécial de Makoto Shinkai, déjà parce qu’il est sorti 10 ans avant que Your Name fasse connaître son nom au grand public, mais aussi parce que sa forme est assez particulière, trois chapitre dont un dernier plus court que les deux précédents et dont la durée totale est d’à peine 1h05 minutes, le plaçant à peine dans la catégorie « long-métrage ». Mais on y retrouve beaucoup de trait que Shinkai va garder pour Your Name. La première, c’est l’esthétisme du ciel. Globalement, le film est magnifique, avec un style aquarelle superbe, notamment les ciels et l’espace. D’ailleurs, ce style graphique est plutôt original par rapport aux animés, notamment les personnages.
Et les similarités ne s’arrêtent pas là, parce qu’on y retrouve aussi le thème de l’espace qui était central pour Your Name et l’est tout autant ici, permettant de magnifique plan de l’espace, tout en bleu et violet. Mention spéciale d’ailleurs pour la neige qui est superbe. On retrouve aussi ces histoires d’amours contrariés par le temps et l’espace. Mais 5cm Par Seconde est nettement plus mélancolique, sans chercher à être drôle. On y suit énormément d’histoires mélancoliques contrariés, où le hasard joue un rôle dans le fait que ces âmes sont condamnées à ne jamais être ensemble, malgré l’évidence qu’ils étaient fait pour être ensemble.
Par ailleurs, l’écriture est toute en subtilité, retraçant de façon aussi sincère que naïve (autant que puisse l’être l’enfance) des premiers vrais émois amoureux, mais également toutes les peurs ressentis devant la crainte de ne pas savoir comment être suffisant à l’autre...
Au fond, ce film est l’un des plus mélancoliques et tristes que j’ai pu voir, où les personnages ont parfaitement conscience de changer et pas forcément en bien… Il y aurai tellement de chose à dire sur l’écriture, économe mais suffisamment intelligente pour ne jamais laisser le spectateur perdu dans la narration, subtile et touchante. Et je ne parle même pas des dessins qui confinent à bien au-delà de la beauté. Et du coup, je me fais une remarque à propos de ce film qui est, en France, dans l’ombre de Your Name. Tous les deux ont été écrit par Makoto Shinkai et la proximité des thèmes me font dire que finalement, le film de 2007 était une ébauche de ce qu’allait devenir Your Name. Voici ce que j’avais noté en 2014 et ça colle tout à fait à mon ressenti de ce soir : « Au tour de 5cm par seconde. De la mélancolie brute. Des souvenirs d'été, des actes manqués, l'impression d'avoir loupé des moments mais sous la houlette d'un temps impitoyable qui n'a que faire des états d'âmes. Une série d'histoire courte à propos de la distance. De la distance et du temps qui s'écoule inexorablement et qui n'épargne ni les instants de joies, ni les interminables moments de souffrances. Mais c'était très beau à sa façon. Un autre miroir, mais qui reflète autre chose, le temps passé et son poids. » 8,5/10