Peter Dinklage est un acteur qui me touche particulièrement et Cyrano de Bergerac aussi que ce soit le texte même d’Edmond Rostand, dont j’avais appris la fameuse tirade du nez pour le plaisir quand j’étais au collège ou sa version cinématographique avec Gérard Depardieu qui me bouleverse chaque fois que je la vois. Je tenais donc à découvrir ce film, et contrairement à la grande majorité des gens, je n’ai pas été déçue.
Si le film ne reprend pas tel quel le texte d’Edmond Rostand et si le personnage de Cyrano n’est pas affublé d’un nez difforme mais se trouve être un nain, l’œuvre de base n’est pas dénaturée pour autant, bien au contraire. Alors qu’un acteur jouant la pièce de Rostand met une prothèse qu’il peut retirer une fois qu’il a joué son rôle, Peter Dinklage lui est réellement un nain et investit ici son rôle avec une authenticité et une sincérité qui dépasse largement un simple jeu d’acteur. Cyrano doute de lui-même, ne s’accepte pas et ne peut aller au bout de sa déclaration d’amour à Roxane. Il lui dit avec flamme cet amour qui le brûle mais en empruntant le corps d’un autre. La démarche est mensongère et c’est là que réside son drame, bien plus que dans sa prétendue disgrâce physique. Le film met bien en valeur cette tragédie de cette histoire. Ce qui a perdu Cyrano, ce n’est pas son apparence physique mais son orgueil comme il finit par le comprendre.
Cyrano a comme autre originalité d’être une comédie musicale. Dans l’ensemble j’ai plutôt apprécié la musique. Et j’ai tout particulièrement aimé la scène parallèle à la fameuse tirade du nez qui adopte ici la forme du slam. C’est un choix approprié. Le tout accompagné par une belle scène de duel d’épée. C’est l’une des réussites du film de nous montrer Peter Dinklage maniant l’épée avec dextérité sans que cela tombe dans le ridicule.
J’ai été par contre peu touchée par l’actrice qui interprète Roxane. Je lui ai trouvé un air potiche et cela affaiblit malheureusement la force de l’histoire. Les autres acteurs sont également plutôt oubliables.