Le roi des cons
Cyrano est l'exemple du héros romantique. On pourrait craindre le ridicule, la mièvrerie. Comment Rostand parvient-il à éviter cet écueil? En poussant son héros jusqu'au paroxysme ("j'ai décidé...
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le 6 mars 2015
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Adapter Cyrano au cinéma ... un roc, un pic, une péninsule insurmontable ...
Et pourtant.
Seul Rappeneau dont la flamboyance dans l'action n'a son parallèle que son aise à filmer l'intime pouvait relever le gant.
Et il l'a fait brillamment, tout d'abord grâce à un scénario au cordeau de JC Carrière qui a réussi à transformer la lettre de la pièce sans en trahir jamais l'esprit. Il faut dire que le théâtre de Rostand étant un théâtre du tout écrit, du tout exposé, quelques aménagements s'avéraient nécessaires ( et pourtant c'est un afficionado du texte qui connaît la pièce par cœur qui écrit cela).
la fluidité du texte est soutenu par celle des images. le montage harmonieux et plein d'esprit permet un enchainement des séquences de foules et des échanges entre deux personnages en magnifiant les tirades de manière inégalée ( notamment le "Non, merci !" est une splendide réussite). Les décors fabuleux d'Ezio Frigerio et les costumes de Franca Squarciapino permettent au casting irréprochable ( Anne Brochet solaire comme jamais, Vincent Perez tout en retenue et un Depardieu qui ne phagocyte pas le rôle mais arrive à souligner le côté touchant de Cyrano ... sans oublier le plus formidable De Guiche que l'on ait jamais vu sous les traits d'un jacques Weber royal) de faire sien cet univers au point de l'incarner complètement.
C'est un film magistral, une oeuvre absolue et un chef d’œuvre complet. Merci M Rappeneau.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films primés aux César
Créée
le 4 déc. 2023
Critique lue 7 fois
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