fev 2011:
Cyrus est un film étrange. Du moins, la façon dont je l'ai abordé m'a prédisposé à lui trouver quelque bizarrerie. A bien des égards, je suis resté à distance devant un film dont je n'ai pas réussi à saisir l'ambition.
D'abord, avec une telle affiche et une distribution comique, je m'attendais à un film drôle, une sorte de "Tanguy" à l'américaine. Or, le film n'est pas du tout drôle. Au contraire, il m'a fait froid dans le dos. Sans doute que d'être moi même beau-père a fait surgir de vieilles angoisses au moment inopportun et a refroidi ma capacité à faire risette. C'est possible. Surtout je crois que Jonah Hill joue très bien de ce regard bleu et glacial, d'une fixité effrayante. Il m'a foutu les jetons. Je ne savais pas si le film allait basculer ou non dans l'horreur. Une nouvelle "liaison fatale"? A la fin, je ne savais plus vers où voulaient nous emmener les frères Duplass. Ce suspense émotionnel n'a pas débouché sur le rire, ni sur d'autres émotions d'ailleurs. Le côté sentimental et émouvant que le film prend sur la fin ne m'a pas touché. J'étais toujours effrayé par Jonah Hill et attendais qu'il se mette une nouvelle fois à péter un câble, en mettant bas les masques.
Alors, bah, sois honnête Alli, tu vois bien à la fin que les frères Duplass ont voulu mettre le spectateur sur un fil d'équilibriste, histoire qu'il ne soit pas confortablement installé dans une histoire pépère, évidente dans le genre de ces comédies familiales comme il s'en tourne à la pelle à Hollywood avec des bons sentiments qui dégoulinent... J'imagine que cela explique cette foutue caméra à l'épaule toujours vacillante, elle aussi sur le fil du rasoir, et ces nombreux gros plans qui essaient de distinguer le vrai du faux chez Jonah Hill ou les réactions éberluées puis nettement paniquées de John C. Reilly.
A la fin du film : "oui... et alors?"
Heureusement que les acteurs sont très forts, parce que sinon j'aurais eu toutes les peines du monde à finir le film! John C. Reilly est un acteur que je commence à beaucoup aimer. Je ne suis pas à l'abri de l'adorer dans les prochaines années çui-là. Avec la caméra toujours très proche de lui, cela crée une proximité où son personnage sensible, plutôt fin reste dans une certaine simplicité et attristé par l'opposition maladive de son "beau fils".
Jonah Hill, avec son physique rigide, sa tête raide, peu mobile, ses grands ouverts, fous de tristesse et d'angoisse, campe un personnage effrayant. Mas je ne suis pas sûr que c'était l'effet qu'il recherchait.
Et puis Marisa Tomei! Que dire? Marisa Tomei... Quand j'ai découvert Seinfeld, quelle ne fut pas ma surprise de partager avec un de ses personnages, à savoir George Costanza, une passion énamourée pour ce charmant petit bout de bonne femme. J'ai vraiment aimé la voir jouer, encore, bien heureux de découvrir ses petites rides, son beau visage de femme qui accepte de vieillir. Que c'est beau une femme qui prend de l'âge! Qu'elle est belle, Marisa! Je la trouvais fraîche, toujours souriante, je la retrouve telle quelle, toujours aussi dynamique, non bistourisée, humaine et sa petite frimousse aussi mobile que jadis. J'aurais eu bien de la peine à choisir une capture tant cette femme est jolie... alors j'ai décidé de les prendre toutes, de lui consacrer un florilège.