Oui, 10.

Certains ne comprendront pas mon angouement pour un tel film. Une note maximale, pour un film loin d'être parfait: une technique cinématographique moyenne (même si Ron Howard n'a rien à envier à personne avec son "Homme d'exception" et son "Rush"), un intérêt artistique assez faible (le livre se suffisant à lui même) et un message passé aussi subtil qu'un film de Nolan. Mais, une note parfaite pour un film qui excelle dans son genre du thriller isotérique religieux (catégorie qui ne touche jamais grandement les critiques sauf avec Le nom de la Rose), me convient. L'agnostique que je suis aujourd'hui a été façonné par ce film, à travers les yeux niais mais si cultivé du personnage de Langdon.

Premièrement, on a un casting excellent, avec mon acteur préféré Tom Hanks mais aussi Audrey Tautou, Jean Reno et Sir Ian Mckellen tout aussi convainquant. La caractérisation des personnages et leurs développements sont les plus poussés et intéressants de Dan Brown (ayant lu les différents livres) : le passé de Langdon, la révélation sur le faux père de Sophie qui ne lui éprouvait pas moins un véritable amour et le plot twist final, filmé avec tension et ingéniosité, montrant, d'une part, le vrai visage de Lee et ce que peut faire la passion chez l'Homme et d'autre part, rendant encore plus charismatique et symbolique le personnage de Tom Hanks avec sa mémoire photographique.

Avec tout ça, on a une BO exceptionnelle de Hans Zimmer qui s'associe parfaitement avec un thriller religieux notamment les musiques Dies Mercurii, The Citrine Cross ou Malleus Maleficarum. Une veritable musique "sacrée profane", avec pour climax le chef d'oeuvre "Chevaliers de Sangreal", l'une des plus belles musiques qui m'a été donnée d'entendre. Un crescendo de cordes et de cuivre pour finir par un merveilleux choeur chantant pour Marie-Madeleine. L' une des plus belles BO du compositeur si ce n'est sa plus belle, ne serait-ce que pour ce qu'elle inspire et ce qu'elle représente.

Mais, le plus important mes amis : les thèmes du film ! Le Concile de Nicée, l'Opus Dei, De Vinci... Tout comme Langdon qui résout des énigmes, ce film est un véritable puzzle. Il nous pousse à faire des recherches, à déméler le vrai du faux et surtout donne des faits sans prendre parti (le vrai antagoniste n'est pas chrétien). Evidemment que la plupart des hypothèses avancées sur "L' Enigme sacrée" n'ont que très peu de sérieux et qu'il y a plus d'éléments qui montre le contraire que d'éléments qui prouve leur véracite, mais je pense qu'il est important qu'on rappelle à l'humanité que la religion a été fondé par les hommes eux-mêmes et que le sacré a été construit par le profane. Cela pousse l'humanité à réfléchir et c'est justement, d'après moi, le but premier de l'art. Pour Inferno, Anges et démons et le Symbole Perdu, on ne se pose pas la question si c'est la réalité ou non, on en tire les conclusions et les morales. Il faut alors faire de même avec Da Vinci Code.

Pour conclure, on suit ce thriller dans notre belle capitale avec intérêts et suspenses, une histoire qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre mais qu'il faut écouter avec intelligence et maturité pour en tirer la vraie morale derrière l'"authentique faux" habituel de Dan Brown, qui sait magner à sa guise symboles et artifices pour nous faire vivre une histoire passionnante.