J'aime souvent dire que, dans Downton Abbey, il ne se passe rien. Une simple histoire de famille d'aristocrate qui essaye de survivre dans un monde moderne où la haute société n'a plus vraiment sa place à l'heure des nouvelles fortunes industrielles et de l'émergence des classes moyennes. Cependant, cette oeuvre m'a bien fait comprendre que l'amour que l'on a envers une série n'est pas du à un scénario aux enjeux mondiaux ou planétaires, encore moins à un gros budget et à des belles images, mais bien à sa qualité d'écriture et à l'histoire qu'on veut nous raconter.
Julian Fellowes nous offre un véritable chef d'oeuvre de narration, avec des moments tristes, joyeux, drôles, terrifiants, à couper le souffle, à faire verser une larme, ou même absolument bouleversants. Vous ne pouvez savoir la richesse des émotions que l'on ressent qu'en ayant vu la série. Quand on lance un épisode, on ne retrouve pas des personnages, mais des amis; on ne fait pas que comprendre leur caractère mais on apprend à les connaître; et quand l'épisode finit, on sait que ce n'est qu'un au revoir et qu'on va vite les retrouver.
Le casting est excellent, avec les très bons Jim Carter et Michelle Dockery, les excellents Hugh Bonneville et Elizabeth McGovern et la monumentale Maggie Smith.
La réalisation est très fluide, il n'y a que très peu de moment de silence: des champs contre champs dynamiques malgré, il est vrai, une simplicité de réalisation qui ne révolutionne rien mais qui rend la série plus naturelle et amicale: pas de lourdeur, ni d'envolée symphonique, juste la vie d'une famille racontée avec une portée à la fois lyrique, romantique et épique, ce qui rend le scénario passionnant.
Enfin, Julian Fellowes aime beaucoup baser ses histoires sur de réels faits historiques: le Titanic, la 1ère guerre mondiale, la grippe espagnole, l'IRA, seront, parmi d'autres, des thèmes utilisés pour insérer cette histoire dans l'Histoire, la rendant ainsi plus riche et intéressante.
Merci à vous, Lord Julian Fellowes, qui a offert un véritable bijou d'écriture au 7ème art.