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Comme dans un rêve, la logique des films de Dupieux se trouve brisée. L'illogisme du mode d'écriture des histoires de Quentin Dupieux ne laisse pas la place à la cohérence. Son but est de jouer avec l'inattendu et de créer la surprise chez le spectateur. Les rêves, l'inconscient, le subconscient sont les matières qu'utilisaient les surréalistes pour créer. Le réalisateur utilise lui aussi ces éléments, Dupieux est-il aussi un surréaliste? Pas sûr, mais c'est un réalisateur qui manie l'absurde, c'est une certitude. Le personnage de Dali est un être fort intéressant, chacune de ses interviews part dans une sorte de folie toujours contrôlée. Avoir le même éclat que Dali dans les dialogues est peine perdue, d'ailleurs Dupieux dit avoir pioché dans les interviews de Dali. Le cinéma de Dupieux est toujours un peu bancal, on y trouve des choses réussies, comme le passage du couloir qui n'en finit jamais, la pluie de chiens morts et les différentes incarnations du personnage. Seulement, comme bien souvent, il y a tout un tas de choses qui ne sont pas d'une franche utilité. Enfin, il y a t'il une utilité à attendre d'un personnage surréaliste? Dali et son excentricité sont pourtant parfaits pour l'univers de Dupieux. Mais on ne sait pas vraiment si Dupieux ne souhaite utiliser que la drôlerie de son personnage, son décalage, ou celle du monde qu'il a créé? C'est un mélange des trois? Certainement! Cependant, tout est loin d'être efficace. Edouard Baer et Jonathan Cohen sont très bien dans le rôle du maître. Ce qui est loin d'être le cas de Lellouche et Pio Marmaï qui, eux, sont de véritables catastrophes. L'un comme l'autre ne savent absolument pas imiter Dali, ils n'ont ni la gestuelle et encore moins le phrasé. Le meilleur dans ce rôle reste Edouard Baer. Il aurait mieux valu qu'il incarne à lui tout seul Dali. Ou si Dupieux voulait faire changer son personnage ne placer que Cohen et retirer Lellouche et Marmaï. D'ailleurs, ce n'est certainement pas un hasard si on ne voit que très peu ces deux acteurs. Ce "Daaaaaali!" réserve de bons instants, mais le film manque tout de même un peu d'intérêt.

Heurt
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le 21 févr. 2024

Modifiée

le 21 févr. 2024

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