Quentin Dupieux est si productif que son œuvre en est forcément inégale. N'ayant pas été spécialement charmé par Yannick même si je comprends toutes les louanges que le film reçoit, je craignais que Dupieux soit un peu dans le creux de la vague en poursuivant avec Daaaaaalí et je me suis heureusement trompé.
Le film est très amusant, à jouer perpétuellement avec le temps et la singularité de son sujet. Entre les différents acteurs qui interprètent l'artiste d'un plan à l'autre, les gags visuels et un certain comique de répétition bien géré alors que ça aurait pu être casse-gueule, j'ai été ravi.
Je pense que c'est ce genre de trucs qu'il nous faut à la place des nombreux biopics qu'on se tape depuis que Bohemian Rhapsody a cartonné. Les artistes ont des personnalités assez particulières (même quand ils touchent les seins de leur maquilleuse) alors utilisons-les pour faire des films qui leur ressemblent !
Du côté de la musique, un peu comme Mandibules où Metronomy avait composé un unique morceau placé plusieurs fois tout le long du film, ici c'est Thomas Bangalter, la moitié de Daft Punk, qui a sorti la guitare acoustique pour habiller ce long-métrage. Il y a toujours le risque qu'un morceau unique soit soûlant à la longue dans un film mais ici il est suffisamment bon et répété aux bons moments pour ne pas être inbuvable, et c'est très bien !
Parmi les films récents de Dupieux j'ai préféré Fumer fait tousser, mais j'ai passé un bon petit moment devant celui-là.