Dupieux s'inscrit dans le sillage de son Réalité avec les multiples enchâssements labyrinthiques de Daaaaaali ! , reconvoquant l'absurde pur après le bouleversant Yannick. Si ces changements de direction constants et cette productivité stakhanoviste témoignent d'un appétit créatif certain, c'est peu dire que la filmographie du bonhomme souffle le chaud et le froid. A l'image de ce film, qui réserve quelques jouissifs moments de strict surréalisme et un comique de répétition qui se fait bien trop souvent redondant. Le principe du casting hétéroclite pour un même personnage pose question dans cette optique, tant chaque acteur semble livrer une partition similaire, une même interprétation de l'artiste mégalo. De plus, certains gags reconduits ad nauseam ne font rien pour arranger cette impression agaçante de tourner en rond. Sûrement partiellement souhaitée en vertu d'une vanité de l'art abondamment soulignée par Dupieux au cours de sa carrière, elle ne manque pas, in fine, de laisser insatisfait en regard de la matière qui s'offrait à lui. L'attachante Anais Demoustier, sœur de Raphaël Quenard, donne cependant du coeur au film et fait regretter que le cinéaste n'ait pas persévéré dans cette voie.