Avec Daaaaaali, Dupieux s'amuse à mettre en abîme le cinéma, comme il nous y a habitué dans Réalité notamment. A la Marc-Antoine Mathieu et son célèbre héros de BD, Julius Corentin Acquefacques, Dupieux détricote le cadre du cinéma avec un héros qui n'y entre pas. Pourtant, cet amusement, passé ses fulgurances, s'épuise très vite à tourner sur lui-même. Il finit par produire non seulement sa propre vanité, mais plus dérangeant, ses représentations machistes éculées... On ne saisit pas bien d'ailleurs pourquoi le film s'enfonce dans cette voie, un peu inutile, mais Dupieux y plonge à pied joint, certainement pour se moquer de quelque chose tout en lui donnant toute son existence. A force de semer de la confusion, Dupieux finit par être confus jusqu'à ses idées mêmes. Et comme d'habitude, il a plein de bonnes idées, mais ne mène aucune au bout à force de gribouiller dessus. Ceci dit, Daaaaali est certainement son film le plus accessible pour le plus grand public.