Huis clos conversationnel
Huis clos conversationnel où un taxi devient théâtre d'une rencontre fortuite, véhicule à la fois physique et métaphorique d’un dialogue introspectif. À travers un trajet partagé, le film s’articule...
Par
il y a 4 heures
Bof.
Un film qui se déroule dans un taxi. Cela fait plaisir ce genre de pari osé. Mais bon, l'auteur ne parvient pas vraiment à délivrer un récit intéressant. Les échanges sont assez anecdotiques et les personnages assez peu intéressants au final, surtout ce chauffeur de taxi assez intrusif, qui se comporte comme un connard sous prétexte qu'il a des petites choses sur la vie à dire. Je n'aime pas trop le terme mansplaining parce que je pense qu'il est le plus souvent utilisé à tort (il y a tellement de gens qui aiment expliquer à tout le monde ce que le monde sait déjà, ce n'est pas juste réservé aux femmes contrairement à ce qu'elles pourraient croire*), mais si on devait le définir ce sera probablement et involontairement grâce à ce film.
Bon soit, le scénario est faible. Il ne se passe pas grand chose, malgré quelques effets narratifs, la sauce ne prend jamais. On s'emmerde devant les élucubrations du vieux chauffer et les réactions de la demoiselles ne sont pas plus intéressantes.
La mise en scène tient la route : la caméra bouge bien, le découpage est efficace. Le montage est globalement bien rythmé. L'on trouve des éclairages dignes des vieux films, quand par exemple on éclaire bien les yeux du chauffeur. Mais bon, après c'est Sean Penn, et il faut avour que ses rôles de mecs qui savent tout sont souvent agaçant, le type en fait un peu trop. Il peut être magnifique quand il est bien casté et bien dirigé, mais il est peut être un vrai débile quand il fait ce qu'il veut. Dakota est plutôt efficace, parvient à faire beaucoup avec peu. Je pense vraiment qu'elle pourrait devenir une grande actrice avec les bons films.
Bref, pas terrible ce tête à tête pseudo philosophique dans un taxi.
*Cela me fait penser ; une friterie où j'aime consommer la frite et le burger s'est vue attribuer une note médiocre sur internet. Le prétexte : après être allée plusieurs fois à la friterie, une femme en a eu marre que le cuistot lui dise qu'elle pouvait faire la vaisselle pour payer, la blague étant sexiste ; dans un acte de bravoure elle s'est alors armée de son clavier pour lui dire en face de son écran ce qu'elle pensait de lui : un vieux mec misogyne. Il faut savoir que c'est une blague que le fritaïolo fait à tout le monde, cela fait 10 ans que j'y vais je crois que 95% des fois où j'ai été il m'a proposé de faire la vaisselle. Et si la dame a pu y aller plusieurs fois comme elle le dit, elle l'a certainement entendu dire ça à d'autres gens parce que quand je fais la file, je l'entends répéter cette même blague à tout le monde (il la fait sans honte à plein de gens qui paient à al suite de l'autre). C'est sans doute un des types les plus lourds de la terre, on peut lui dire ça. Mais il faut vraiment être autocentré pour penser qu'il a dit ça dans un but misogyne. Et donc voilà pourquoi le mansplaining m'agace, tout comme le féminisme, qui a souvent tendance à s'autocentrer, limitant ainsi des problèmes de société large à leur simple genre. Et pour moi ce n'est pas la meilleure façon de résoudre ces problèmes. Car en s'auto-centrant on risque, comme cette femme, de s'imaginer des choses qui n'ont pas lieu d'être. Peut-être est-il misogyne, je ne connais pas cet homme dans la vie privée. Mais cette blague ne l'est clairement pas.
Créée
le 1 août 2024
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