Infinitely Polar Bear - Mon papa est un ours polaire...

Daddy Cool, ou plus exactement Infinitely Polar Bear en VO (titre beaucoup plus parlant) est une petite comédie dramatique américain : premier film de Maya Forbes et inspiré de sa propre jeunesse.
En résumé, le film narre les mésaventures de son père dans les années 1970 à Boston et les sacrifices que sa mère a dû faire pour tenir financièrement un foyer à une époque où c'était plutôt mal vu pour une femme d'être le pilier financier d'une famille. Ah, attendez... On m'annonce que c'est toujours mal vue dans beaucoup de familles... Les mentalités ont quand même du mal à évoluer !


Bref, son père est bipolaire. Difficile de conserver un travail dans ces conditions j'imagine mais pour être tout à fait honnête, ça se traduit dans le film par des sautes d'humeur assez proches du lunatisme (ce qui semble correspondre à la définition plus bas mais reste tout de même atténué). C'est le premier point négatif du film : la maladie du père est évoquée mais n'est jamais expliquée clairement. Ca a l'air grave d'être bipolaire, il a quand même du lithium à prendre mais mise à part l'évocation d'un ou deux évènements passés, impossible de savoir exactement les symptômes de ces maladies. Alors au corps défendant de la réalisatrice, il s'agissait de maladies peu connues dans les années 70 mais il n'en demeure pas moins qu'en 2015, c'est bien connu et une petite scène explicative aurait été la bienvenue.


Bon, qu'à celà ne tienne, "Google est ton ami" comme on dit aujourd'hui. Je vous évite donc la recherche et je vous mets un petit résumé de cette maladie sus-nommée. Si vous connaissez les symptômes, vous pouvez sauter le chapitre donc.
Bipolaire ou trouble maniaco-dépressif est un diagnostic psychiatrique décrivant une catégorie de troubles de l’humeur définie par la fluctuation anormale de l’humeur, oscillant entre des périodes d'élévation de l'humeur ou d'irritabilité (manie ou dans sa forme moins sévère d'hypomanie), des périodes de dépression et des périodes d'humeur normale (euthymie). (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_bipolaire)


Pour enchaîner sur le second point négatif tout de suite, c'est la fin... En fait, il n'y a pas de réelle fin. Nous aurions voulu savoir ce qui se passait après cette fin cinématographique qui tombe un peu comme un cheveu dans la soupe. Allez un petit peu plus loin dans le temps et savoir ce qu'il est advenu de cette famille pas comme les autres alors que la conclusion n'est en fait pas clairement compréhensible. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas spoiler mais nous ne savons absolument pas où se passe la scène finale (ce qui, au vu du scénario, est plutôt un comble) ni comment ça se passe pour la mère (qui est quand même au moins autant que le père au centre de l'intrigue).


Cependant, ces deux petits points négatifs n'entâchent en rien la qualité du film. Les années 70 sont parfaitement retranscrites, la mise en scène, la lumière et le cadrage sont tout-à-fait corrects sans être originaux. La bande-son, sans être omniprésente, est bien adaptée au film et à son contexte. Enfin la direction d'acteurs est présente pour que les personnages collent au vécu de la réalisatrice mais pas assez pour ne pas laisser les acteurs un peu en roue libre. J'ai presqu'envie de dire tant mieux d'ailleurs !!


Si Zoe Saldana livre une prestation très honorable, je tire à nouveau mon chapeau à Mark Ruffalo qui prouve encore une fois qu'il est un grand acteur. Il porte littéralement le film sur ces épaules et tantôt drôle, tantôt touchant, il donne le ton et en fait une comédie dramatique uniquement grâce à son jeu. Qui aurait cru il y a quelques années que le futur géant de jade deviendrait à mes yeux une telle révélation. Il donne vie à ce père pas comme les autres se trouvant confronté à une situation qu'il ne se pensait pas capable d'assumer (à savoir, s'occuper de ses deux filles) et va braver sa maladie et le regard pesant du voisinage pour tout donner à sa progéniture. Alors parfois, le naturel revient au galop et les rôles s'inversent entre père et filles, donnant des situations drôles et touchantes à la fois.


Au final, nous avons là un très beau film qui, dans un style complètement différent dans le fond mais assez proche dans la démarche, m'a beaucoup fait penser au Monde de Charle (the perks of being a wallflower en VO). On sent une sincérité touchante dans cette démarche qui permet de passer au-dessus des quelques défauts que l’on pourrait avoir à trouver. Je le conseille donc vivement. Malheureusement, comme Le Monde de Charlie avant lui, la sortie en salles en France a été très limitée et à l'heure du Blu-Ray (et bientôt du Blu-Ray 4K), il n'est disponible qu'en DVD à la vente. Une véritable honte qui nous oblige soit à faire bon gré mal gré, soit à se tourner vers l'import...

Créée

le 23 nov. 2015

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