"Iä! Iä! Cthulhu fhtagn!"

Spécialiste des adaptations de Lovecraft au cinéma, Stuart Gordon s'attèle à son quatrième film tiré des œuvres du maître de l'horreur américain. Intitulé Dagon mais en réalité adapté de la nouvelle "Le Cauchemar d'Innsmouth", le long-métrage est une production espagnole, modernisant le récit original et rajoutant quelques éléments tout en le transposant au folklore ibérique (Innsmouth devient donc Imboca).

Relativement fidèle à l'œuvre de Lovecraft, le film comporte ainsi de nombreuses séquences retranscrites quasi à l'identique sur grand écran, de la rencontre avec le vieil alcoolique narrant l'arrivée du culte de Dagon dans la petite ville chrétienne d'Innsmouth/Imboca à la révélation finale en passant par la mésaventure dans l'hôtel. Et si le résultat reste une série B satisfaisante, avec son lot de défauts inhérents à ce type de petites production (acteurs en toc, effets numériques aussi cheap que peu utiles), c'est surtout la mise en scène de Stuart Gordon qui fait grincer des dents.

Avec un petit budget d'environ 4 millions de dollars, le réalisateur américain n'arrive concrètement jamais à proposer une mise en scène de qualité. Caméra mouvante, gros plans particulièrement mal cadrés, longueurs inutiles : on a peine à croire que c'est le même homme qui nous avait fait tant frissonner dans le passé avec Re-Animator et From Beyond. Reste de Dagon une bonne adaptation de Lovecraft (fait rare pour être souligné) et en soi un bon film d'horreur fantastique bien gore à certains passages.