Dans un village féodal administré par le tyrannique seigneur Hanabasa, la terreur nait de traces de pas géants trouvées autour de l'autel de Majin, la statue géante d'un dieu guerrier protecteur...
Il est tellement difficile de rendre un Kaiju-Eiga crédible et tellement fréquent d'obtenir un sous produit que Daimajin sort d'emblée du lot tant son contexte féodal tout à fait inédit a son mot à dire. D'autant qu'il date de 1966 ce qui est à peine croyable tant les techniciens des effets spéciaux de Gamera maitrisent ici le final avec brio hormis quelques petits problèmes d'échelle par ci par là. En s'appuyant pendant la majeure partie du film sur un Jidai-Geki (film historique donc), on pouvait craindre l'absence du colosse, finalement pas du tout. Le mythe du Majin permet au reste du film d'être désespéré à volonté puisque le sauveur de la situation n'est autre que le colosse dont l'absence accroit sans problème la mystique. On en parle, on ose à peine prononcer son nom, mais lorsque l'oppresseur du peuple en vient à déclencher enfin sa colère et qu'il daigne finalement se mettre à bouger, il y a comme de l'électricité dans l'air qui prouve que l'attente n'aura pas été vaine. Sans être exceptionnelle vu le réalisateur assez loin des références, la grosse partie Jidai-Geki bien qu'un brin infantile reste tout à fait maitrisée, toujours entrainante et même parsemée de beaux instants comme la promesse de la sorcière, le gamin qui pénètre dans la forêt débordante d'esprits ou la prière de la princesse. Les couleurs sont flamboyantes, l'ambiance à du goût et pas de doute, il a de la gueule ce Majin.