Il n'est pas facile d'aborder un sujet comme celui-ci, on se souviendra notamment de "Philadelphia" avec Tom Hanks qui abordait le sujet du SIDA en tombant malheureusement dans le pathos insupportable. "Dallas Buyers Club" est au contraire bien différent.

Jean-Marc Vallée signe ici un film à la fois beau, fort et passionnant. En bon directeur d'acteurs il parvient à créer l'émotion avec des personnages hauts en couleurs et finalement très attachants. Ils sont au service d'une histoire sur la rage de vivre et l'injustice, mais ce qui est véritablement bon dans tout ça c'est que le film est tout en nuance, jamais on ne tombe dans du tire-larme ou du pathos indigeste. "Dallas Buyers Club" est un film cru et loin d'être creux. Il n'est pas non plus stigmatisant comme le sont bien trop souvent les films qui touchent de près ou de loin à l'homosexualité ici. C'est d'ailleurs appréciable de voir un long-métrage qui ne prend pas de gants et où des homos se font insulter sans prendre automatiquement la mouche, sans que celui qui insulte passe pour un odieux connard. Le film joue là-dessus pour justement dépeindre un beau portrait de l'amitié, en plus de dénoncer l'absurdité de certaines lois sur la médication. Outre cela le film est aussi drôle et émouvant, grâce à un duo d'acteurs convaincants.

La mise en scène de Jean-Marc Vallée n'a rien d'exceptionnelle, elle demeure néanmoins efficace et très appropriée au sujet, survolée d'une ambiance 80's savoureuse dans la ville de Dallas qui sert ici à dépeindre la noirceur d'un pays tout entier.

Pour ce qui est du casting, c'est bien ici que réside la vraie force du long-métrage. Matthew McConaughey est totalement bluffant, on sent une réelle implication de l'acteur pour ce rôle, ne serait-ce que sur les changements physiques de ce dernier. Outre cela il incarne ici un homme détestable dans un premier qui deviendra presque un anti-héros. Une grande performance qui mérite sérieusement quelques récompenses.
Face à lui se dresse un Jared Leto non moins mémorable, derrière un maquillage soigné, il campe un rôle tendre et drôle, celui d'un travesti un peu paumé mais terriblement attachant. Lui aussi mériterait bien quelques récompenses.
Quant à Jennifer Garner, malgré une interprétation juste, elle est obligatoirement un cran en-dessous de ses deux compères.

Jean-Marc Vallée signe ici un film revigorant qui aborde son sujet avec justesse et maîtrise, le long-métrage ne bénéficie pas seulement de cela, il est aussi emporté par deux acteurs en état de grâce, pour le plus grand plaisir du spectateur. A découvrir absolument !

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le 2 févr. 2014

Critique lue 312 fois

7 j'aime

E-Stark

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7

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