Le Dallas Buyers Club, c'est le club des séropos, ceux qui ne veulent pas se laisser abattre en 1987, en attendant que les nouvelles molécules fassent leur preuve avant d'être FDA approved. Et Ron, c'est le patron du club, tandis que Marc Bolan abreuve le film d'une bande son d'époque qui sonne juste avec une péloche tout juste sortie des eighties et des moustachus aux pointes bien aiguisées.
"I like your style doc!"
Le personnage de Mc Conaughey est particulièrement bien développé. Ce texan redneck qui fait du rodéo et complètement homophobe se retrouve plongé dans l'univers des faggots en pleine chasse au sorcières. Le ton est juste, le ton est bon: son rôle aurait pu être celui d'un héroïque texan découvrant la voie de la sainteté tout en découvrant sa maladie, il aurait pu être celui d'un pourri qui se fait du pognon pognon pognon comme on le voit souvent dans les scénars holywood. Mais non, il est bien écrit et il est bien joué. Mc Conaughey est complètement défiguré par le rôle qu'il a voulu interpréter, il incarne majestueusement le lucky luke à la tatane qui pique!
Ray c'est Rayon ou Leto. MrMademoiselle a l'habitude jouer les rôles qui piquent à force. C'est le trav' qui donne à Ron l'envie de tenter l'aventure du Dallas club. Il sortirait d'un film d'Almodovar sans les lunettes à filtre rainbow que ça ne m'aurait pas pas surprise. C'est lui le lien entre Ron et la communauté gay, le lien entre Ron et le doc.
En fait, je pourrais détailler tous les rôles de ce film qui donnent la part belle aux seconds rôles des séries de ces dernières années, les deux rôles les intéressants les plus développés sont ceux de Ron et Ray. Ils forment le couple le plus atypique de ces dernières années au ciné, ce qui est particulièrement plaisant. Car c'est cela qui détonne: ce film est atypique parce qu'il ne se perd pas dans les excès, ni dans les détails inutiles, ni même encore dans la morale ou dans le surtrop de sexe. On ne nous épuise pas de procès, ou de remords parce que la police passe son temps à perquisitionner le cowboy. Non. Il raconte. Un gars face à un choix, mourir ou combattre. L'industrie pharmaceutique est fâcheuse mais elle n'est pas The Evil Devil Ever, and so is FDA! Ouf. Merci. Les choses sont quand même expliquées et de façon très subtile. Et puis le gars est un peu con, mais suffisamment "peu" pour s'en rendre compte et changer... un peu. Pas trop.
La réal, c'est pareil, elle est bien montée (comme un canasson au rodéo, hein pas le gars). La péloche est teintée mais on est pas aux puces hypstero-vintage. Bravo. C'est fin. Y'a bon.