Une jeune fille sur un cheval, brandissant le drapeau américain dans une arène de rodéo, une porte qui s'ouvre, laissant le taureau sortir de l'arène... puis lui, Ron Woodroof, forniquant banalement avec deux jeunes créatures, tout en regardant, en bon cow-boy qu'il est, l'homme du rodéo se faire massacré par la bête. Tout est dit dans les premières secondes de ce film magistral.
Le sexe. Bestial, banal, et ici, sali par la maladie représentée par le taureau.
La maladie qui se cabre, se frayant un chemin dans la moindre cellule de notre corps pour finir, comme l'animal, par terrasser le rodéiste qui lutte contre son destin.
Mais ce film est loin d'être aussi fataliste que nous l'annonce les premières images. Que d'espoir de voir un dealer homophobe machiste, viril et auto-destructeur se transformer en l'ange-gardien d'une population délaissée par un système corrompu!
C'est la performance de Matthew Mcconaughey qu'on a pu voir dans Mud ou encore très récemment dans le Loup de Wall Street, qui donne à ce personnage abjecte le brin d'humanité. A l'approche de la mort, chacun prend conscience de la valeur de la vie, et c'est ainsi qu'un condamné à mort se battra pour sauver ceux qui resteront plus longtemps que lui.
Mais n'oublions pas la transformation quasi parfaite d'un Jared Leto travesti, d'une générosité d'âme presque inhumaine et d'une justesse totale, et le rôle très bien assumé d'une Jennifer Garner enfin mûre pour du "grand" cinéma.
Basé sur des fais réels, cette histoire prends encore plus d'ampleur. Oui, un homme à vécu cette vie, oui, il est mort du SIDA mais n'a pas cesser de se battre contre les industries pharmaceutiques qui aurait déjà pu à l'époque et maintenant encore, trouver un moyen d'atténuer ces symptômes invivables (et même d'éradiquer cette maladie?). Ce film est beau. Il est touchant et vrai, plein d'humour et de subtilité. Un pur moment de cinéma, dirigé par un réalisateur minutieux et concerné : à voir et à revoir!