On commence par la présentation de Ron Woodroof, véritable texan, rasciste*, homophobe, portant le chapeau de cowboy sauf lorsqu'il s'affaire à honorer les femmes. S'ajoute à cela l'avidité, l'alcool, la drogue.
Il fait donc figure d'homme rustre, viril mais dégénéré. (Toutefois, on entrevoit un bon fond juste avant son accident.)

Puis survient un accident plus ou moins bénin mais le conduisant tout de même à l'hôpital.
De là, de par des tests complémentaires, lui parvient le drame : il apprend sa séropositivité.

Voilà le début de l'histoire. Pour moi, voici les points importants abordés :

- la méconnaissance totale de la maladie, qui engendre des stéréotypes, et qui « cause » également la maladie de Ron.

- l'exclusion sociale : ironie du sort, le voilà classé parmi les stéréotypes par ses anciens amis, rejeté. Il est exclu de son environnement social.

-la désinformation criminelle orchestrée par la puissante industrie pharmaceutique, qui sait comment rendre docile l'Etat, mais aussi certains médecins.

-l'impuissance des médecins qui ne peuvent se défaire de leur servitude.

-la volonté, l'envie de vivre et surtout, la maladie.
On voit souvent la maladie comme une rupture avec un mode de vie normal, dont on ne devrait pas s'écarter, autrement c'est le malheur.
Alors que dans certaines cultures, la maladie est vue comme un simple changement d'état de notre être auquel il y a juste à s'adapter.
La maladie est souvent la conséquence de nos propres actions. Elle est donc parfois l'occasion de se remettre en question, d'effectuer un renouveau dans sa vie. On devrait essayer d'en faire autre chose qu'une tragédie.

Et c'est pour moi toute la force de ce film, au travers de Ron.
Il refuse la fatalité, la résignation :
« Quoi, me brancher sur une machine à morphine ? Et que je m'éteigne à petit feu ? Non, désolé ma grande, mais je préfère mourir avec mes bottes aux pieds » ce qui rejoint le proverbe « Il faut donner de la vie aux années et non des années à la vie ».

Il sait qu'il doit changer sa façon de vivre et l'accepte. Il lutte, se démène à trouver des solutions.
Tout ceci l'amène à se mêler à toutes sortes d'individus, et cela n'est pas sans conséquences...
La maladie lui construit une autre personnalité, lui donne à reconsidérer la « Vie », à la respecter.
Pour moi, l'essentiel est résumé dans la scène vers 1h44, après avoir évoqué ses envies :

« Je sais bien que j'ai qu'une seule vie à vivre. La mienne. Mais des fois, je piquerais celle d'un autre avec plaisir... Je me dis souvent que je suis en train de me battre pour une vie que je ne pourrai même pas vivre. Alors je veux que ça serve aux autres. »
Belle leçon d'humanité !
Vernien
9
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le 1 mars 2014

Critique lue 296 fois

Vernien

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