J'ai eu du mal à mettre 6/10 à Dallas Buyers Club, tout simplement parce que c'est un bon film et qu'il ne mérite pas forcément une note aussi "basse" mais le rythme m'empêche de mettre plus. En effet, Jean-Marc Vallée nous propose un très très bon film mais il ne s'en empare pas et ne fait pas vivre suffisamment l'histoire pour qu'on aille jusqu'au bout sans regarder, à regret, sa montre.
C'est le plus gros problème du film : son manque de rythme. Ce dernier gâche un peu la sympathie que l'on peut ressentir à l'égard de cette oeuvre et on a l'impression que l'on pourrait avoir un chef d'oeuvre si ce "détail" était réglé. Quel dommage !
Oui, dommage, c'est le mot, car l'histoire vraie de Ron Woodroof est vraiment intéressante et laisse réfléchir. Cette histoire n'a absolument rien de manichéen : Woodroof est un salaud mais un salaud utile. Ce n'est pas l'abbé Pierre, comme il le dit lui même ("ce n'est pas une fo*tu oeuvre de charité"), mais son action permet de mettre en lumière les dérives du système capitaliste appliqué à l'industrie pharmaceutique et l'absurdité d'un système qui oblige à ce qu'une administration accepte les médicaments que peuvent ingérer ou s'injecter des patients déjà condamnés.
Quant aux acteurs, ils incarnent avec justesse leurs personnages. Ils leur injectent un soufle de vie et livrent une véritable performance, autant physique (les transformations époustoufflantes de Matthew McConaughey et Jared Leto) qu'orale (les excellents dialogues pour lesquels McConaughey s'amuse à jeter plusieurs punchlines au visage de ses alliés ou de ses adversaires).
Je tenais à finir cette critique en revenant sur le travail de Jean-Marc Vallée. Certes, quelques paragraphes plus haut, j'ai beaucoup critiqué le manque de rythme de "Dallas Buyers Club" mais je tenais à être juste et à souligner que malgré ce défaut, sa réalisation est bonne. Classique mais bonne. Il sait choisir les bons plans, il sait organiser sa scène et il sait créer une certaine atmosphère.
Ainsi, si je résume, le film aurait pu être bien meilleur s'il avait eu un rythme qui aurait permis aux spectateurs de ne pas regarder régulièrement leurs montres (ou en tout cas, c'est l'effet que ça m'a fait personnellement).