A réserver uniquement aux afficionados du sous-genre "bondage et cie"
Le problème du film réside notamment dans les personnages. Ils sont tous tarés et/ou déviants. Le beau-père, grand patron, est un libidineux vicieux, sa femme, une vieille sadique, Kumiko, une tarée à moitié gouine qui s’habille en nazi, le mari un alcoolique homosexuel, le Dr Kitani, un médecin pervers, l’amant est bi et pas fute-fute et Saori et les deux infirmières, des salopes masochistes. Difficile d’avoir de l’empathie avec ces personnages. L’intrigue ne vaut guère mieux avec la torture punitive qui commence dès la 20ème minute. Chiho Katsura a signé un scénario (très) léger d’après les gros clichés malsains de l’esprit d’Oniroku Dan : les homosexuels sont des déviants, les femmes normales sont des masochistes et les hommes normaux, des prédateurs. Difficile de faire pire. Cage, cordes, bougies, torture au fil à pêche, humiliations diverses sont donc au programme avec, cependant, une scène inhabituelle à la toute fin. Quand on n’aime pas ce sous-genre, ce n’est pas ce film qui fera changer d’avis. Izumi Shima peine un peu pour donner de la consistance à son personnage et Kazuyo Ezaki ne peut empêcher la caricature du sien. Quant aux infirmières, Miki Yamaji et Satomi Fuji leur participation n’est qu’anecdotique. Reste la réalisation de Katsuhiko Fujii, elle est, hélas, bonne avec des jeux de lumières et de miroirs, des constructions de plans remarquables, des jeux de couleurs intéressants (cordes et bas des infirmières, rouge et bleu). On aurait aimé que ce talent ne s’égare pas dans ces propos glauques. Je sais que ce sous-genre bondage à ses adeptes et que ce type de film fait partie intégrante du Roman Porno que j’essaie d’explorer dans toutes ses dimensions. Mais, là, j’ai dû mal avec les clichés véhiculés, surtout que je n’ai pas perçu la dimension « pour de rire ». En complément, je ne peux attester la réalité de tradition des Bataks d’Indonésie mentionnée dans ce film pour punir les femmes infidèles.