Je craignais de m’ennuyer, ce ne fut pas (tout à fait) le cas. Certes, Naomi se fait encore rouler, mais son sens de l’honneur est ici plus intéressant. Et, même si on peut avoir de légitimes doutes sur la séquence pavlovienne finale, elle est ici convaincante. On la voit même manier avec plaisir le fouet dans une brillante scène à contre-emploi. Le scénario de Takeo Ohno ne s’égare pas et laisse une place intéressante à Ako, en amoureuse cherchant sa place. Katsuhiko Fujii fait ici un travail remarquable sur la couleur (le kimono vert), les cadrages (le bocal de poisson), le rythme est vif, l’image agréable. On reprochera juste les pitoyables derniers instants de certains personnages. On peut quand même mourir sans être ridicule. Côté « scènes chaudes » le contrat est bien rempli sans avoir besoin de dérouler des kilomètres de cordes (on est plutôt dans la dizaine de mètres). Mais, il y a pour tous les goûts dans ce film, un peu de voyeurisme avec adultère, un peu de lesbianisme, un peu de presque inceste, un peu de prostitution, un soupçon de viol, du maso, du sado, un peu de bondage avec intervention du pompier malfrat prompt à éteindre je ne sais quel incendie. Rien de très sérieux, tant mieux d’ailleurs, et si la qualité de la réalisation est là, il ne faudra pas être trop exigeant sur la pertinence des réponses aux 3 questions classiques du Roman Porno (l’amour, le sexe, les rapports hommes-femmes).