Je suis très gêné pour commenter ce film. Je dois lui reconnaître de vraies qualités dans sa réalisation : l’image est propre, la lumière est efficace, le montage rapide. Shôgorô Nishimura avec plus de 90 films dont « La femme aux seins percés » et « Flower and Snake 3: Punishment », est un faiseur expérimenté. Le scénario basé sur une nouvelle de Dan Oniroku n’offre que peu de développements et de conflits ou complexité intérieurs. La teneur du propos est répugnant : les femmes prennent leur pieds en étant traitées comme des chiennes au sens littéral et cela revigore le couple japonais moyen. Le pire est que la qualité des deux actrices et le regard doux et sensuel posé par la caméra sur elles rendent crédibles le caractère consenti de cette soumission bestiale. Plus que la jeune assistante de l’artiste (Tayori Hinatsu), on suit les deux actrices trentenaires qui ne seraient pas aujourd’hui des canons de beauté. Aoi Nakajima (73 fims dont « L’empire des sens », « Marie la prostituée ») et surtout Naomi Tani, égérie du pinku SM sont remarquables et évitent au film de sombrer dans le glauque. Et puis,… il y a la Scène avec un vrai berger allemand, scène aussi perturbante par son franchissement de tabou que le « Salô » de Pasolini, scène, je pense, infilmable actuellement dont les cadrages et la prestation de Naomi Tani permettent qu’elle soit « réussie», déboussolant au passage le spectateur. Le reste du film, dieu merci, étant plus basiquement SM, on pourra s’en sortir en disant que nous avons affaire à un petit pinku même si la scène d’orgie finale est plaisante.