La nonnesploitation a plusieurs visages : la sensualité perverse du couvent de la bête sacrée, les « chaudasses » de Koyu Ohara…ici, c’est davantage un décor pour un bondage esthétisant. La religion catholique ne constitue qu’un fond parfois utilisé avec génie par le réalisateur : les scènes sur la croix et sur la couche sont bâties comme des tableaux religieux en clair-obscur. Du grand art ! La gestion de la couleur, des profondeurs de champ, les mouvements de caméra sont un modèle du genre notamment dans la dernière de demi-heure. Miki Takakura par sa présence donne de la chair au personnage (oie un peu moins blanche que précédemment). Le regard d’Asami Ogawa (sœur mais amoureuse), le corps sculptural de Shingo Yamamoto (mari volage et amoureux transi), le charisme d’Hiroshi Unayama (écrivain mécène pervers) lient la succession des scènes, évitant l’écueil de l’ennui.
Certes, il y a du ridicule et des clichés : nonnes lesbiennes, utilisation non adéquate de cierges…la prime revenant à égalité aux œufs vibrants télécommandés des années 80 et à la ceinture de chasteté ornée d’une petite croix « so kitsch ». Notons, au titre des clichés que le costume de nonne est constitué de deux parties : une qui a vocation à être ôtée : la tunique, une qui se garde quelles que soient les circonstances : la coiffe (à partir de 5€ chez Kiabi). Après le scénario d’Akira Nakano sur une nouvelle d’Oniroku Dan ne vaut pas tripette, mais le film est fichtrement bien fait et on pardonne aisément à la vue des actions de grâce contenues dans ces 68mn.

TeryA
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le 25 juin 2021

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