(Bon. Ne pas s'énerver. Tout va bien. Je fais ma petite critique calmement et je me casse, pas besoin de s'emporter …)
PUTAIN LARS. VA TE FAIRE FOUTRE.
ENFOIRÉ, TU CROYAIS VRAIMENT POUVOIR M'ÉMOUVOIR AVEC TON PATHOS PATHÉTIQUE, TES IDÉES SOIS DISANT RÉVOLUTIONNAIRES ET SURTOUT TON ÉCRITURE SADIQUE ET NIHILISTE, TELLEMENT BOURRINE QU'ELLE AGAÇE PLUS QU'AUTRE CHOSE ? LA VÉRITÉ ? T'ES QU'UN CON LARS ! UN GROS CON.
TU TRAITES TON ACTRICE COMME DE LA MERDE, EN PLUS C'EST BJÖRK QUOI, CREVURE. TU NE CHERCHES QU'A BRISER TON SPECTATEUR AVEC DES TRUCS GROS ET PEU SUBTIL, JUSTE POUR ENCORE PLUS SE FOUTRE DE LUI. FRANCHEMENT TU CRAINS, GRAVE, MAIS GENRE GRAVE. FAIRE RESPIRER TON SPECTATEUR AVEC DES CHANSONS DÉPRIMANTES AFIN DE LE REMETTRE SUR PIED POUR LUI FAIRE SUBIR PLEINEMENT LES OBSTACLES DU RÉCIT, C'EST JUSTE DÉ-GEU-LASSE. MAIS MOI J'AI CAPTÉ TON PETIT JEU, HÉHÉ, MOI AU MOINS JE SUIS PAS UN PETIT IGNORANT QUI SE LAISSE AUSSI FACILEMENT BER...
(Soudain je m'écroule, je ne comprends plus rien, il s'est passé quoi là ?)
*… Pleurs en sanglot ….*
(Il m'arrive quoi là ? Non je suis pas tombé dedans quand même ? Attends je me reconnais plus.)
Bravo Lars. Tu m'as eu. Tu es très fort, t'es pas un dieu, mais t'es sacrément fort. Du peu que j'ai vu de toi, j'ai pas vraiment de raison de te détester en fait. T'es un gros connard, ça c'est certains, mais à chaque fois je me souviens de tes oeuvres. Pour ce film t'as dit un truc du style « pour moi c'est de l'art de créer une telle émotion avec quelque chose d'aussi stylisée », et là je comprends mieux ce que t'as fait. C'est super risqué, mais d'une réussite totale dans mon cas. Ton film m'a parfois agacé, énervé, c'est vrai, mais ça ne m'a même pas empêché de vivre les émotions à 100%.
Franchement Lars, ton Dancer in The Dark c'est le film qui m'a le plus touché. D'habitude j'essaie toujours de me forcer un peu à pleurer devant un film et ça marche jamais très bien. Mais là j'ai même pas eu le temps de me forcer. Tu m'as pris de court, j'en attendais rien de ton truc et voilà que tu me fais chialer sans même que je capte quand mes cris de douleurs avaient commencés. Pourtant c'est de la mélo gratuite et facile que tu nous fais là. Mais j'ai été triste et heureux en même temps, un bonheur fou. J'ai compris l'amour. L'amour d'une mère. Au travers d'un film monstrueux et sale, tu as révéler quelque chose de magnifique.
Et puis Björk. Björk. Björk … Je m'en fout totalement que des gens la détestent où qu'on me trouve ridicule de l'aimer autant. Je m'en bas le sifflet. Je ne veux même pas décrire son jeu. Je n'emploierais aucun mot, aucune phrase pour le faire. Ça sert à rien. Ça se vit c'est tout. Par contre je veux bien dire son nom à répétition comme peut le faire un homme amoureux.Björk. Björk. Björk. Björk. Björk. Björk. Björk …
Bon Lars, pour en revenir à toi, ton film je vais peut être ne plus l'apprécier par la suite. C'est même possible que je baisse ma note, mais honnêtement elle veut rien dire. Placer un chiffre sur un ressentis aussi fort, c'est absurde. Donc oui je risque de ne plus aimer ce que t'as fait là, ça peut arriver. Mais jamais j'oublierais ce moment où tout s'est briser et reconstruit en même temps, ce pure instant où le cinéma à attends son but ultime avec moi. Je suis content de découvrir ça à 18 ans.
Lars t'es vraiment un connard. Lars t'es vraiment un connard. Lars t'es vraiment un connard. Merci.