La cinéphilie a beaucoup de bon côtés, mais il y a parfois quelques inconvénients, comme celui de tout voir sur un artiste qu'on aime, à savoir Alain Delon. Je connaissais la réputation de Dancing Machine, à tel point qu'il a sa critique sur Nanarland, mais à un moment, je ne pouvais plus reculer, et il a fallu que j'y passe.
1h46 plus tard, il faut bien dire que sa réputation n'est pas usurpée , en fait, ça n'est pas mauvais, c'est juste drôle...involontairement parlant.
Pourtant, c'est coécrit par Paul-Loup Sulitzer et Alain Delon (plus quatre autres scénaristes, dont le chanteur Cerrone !), produit par ce dernier, on aurait pu croire qu'il y aurait de la bouteille sur cette histoire de meurtres autour d'une piste d'entrainement de danse, mais ça doit accumuler les clichés comme on ramasse la poussière avec un balais. C'est simple ; si vous avez déjà vu un polar, l'identité du meurtrier se devine en quelques secondes.
Quant à la subtilité, il faut dire qu'elle n'y est pas, aussi bien dans les cheveux bouclés du prof de danse joué par Patrick Dupond (dont le personnage s'appelle ... Chico !) que dans les justaucorps fluos, ou alors les corps dénudés des demoiselles, lesquelles n'hésitent pas à se mettre à poil très facilement, surtout devant les yeux du bel Alain.
Ce dernier a d'ailleurs une expression dégoutée, semblant se rendre compte dans quel nanar il vient de tomber, avec des scènes qui frisent le ridicule, comme celle où une jeune danseuse qui vient de se faire virer va se mettre à courir et danser tout azimuts autour d'un rond-point, jusqu'à en mourir d'épuisement. On retrouve aussi Claude Brasseur, qui parle avec son oiseau et dont il comprend tout ce qu'il dit (!), et la très belle Tonya Kinzinger, danseuse de son état, et qui sera très vite dans le plus simple appareil, ou alors en train de danser en petite tenue une fois sortie de sa douche ; ça n'était pas plus logique de faire ça AVANT de se laver, non ?
Tout ça, et les meurtres s'enchainant, jusqu'à un final qui, j'en suis sûr, a été repris par les Wachowski pour les scènes sur les toits de Matrix, car c'est filmé de la même façon ! Car si vous n'avez jamais vu Alain Delon, pourtant handicapé car il marche avec une canne, sauter d'immeuble en immeuble, c'est que votre cinéphilie est incomplète.
Au final, j'ai beaucoup ri, mais je ne crois pas que ce soit le but recherché par le réalisateur et les six (ce nombre me fait halluciner !) scénaristes, car il faut dire que Dancing Machine est un nanar de compétition.