En revoyant ce film, je m'aperçois qu'il est écrit et produit par le couple Gerry et Sylvia Anderson, connu pour ses productions télévisées, notamment les Sentinelles de l'air (ou Thunderbirds) et aussi Cosmos 1999. J'appelle ça de l'anticipation moderne parce que je ne sais pas comment qualifier ce thème, pour le différencier de l'anticipation ancienne si je puis dire, imposée par les auteurs de science-fiction classique des années 50.
Le thème de base est plutôt original et assez nouveau au cinéma en 1969, quoique traité déjà dans la littérature SF ; cette histoire d'univers inversé ou de planète en double, c'est assez troublant, mais c'est difficile d'en dire plus sans spoiler, c'est pourquoi je m'abstiendrai, en tout cas le twist final est étonnant. Par contre cette histoire d'espionnage qui se greffe dessus est maladroite, je ne suis pas sûr que ça soit très utile.
Le budget sans doute limité ne se voit pas trop à l'écran, le film comporte cependant quelques scènes spatiales réussies dans lesquelles on sent une influence de 2001 Odyssée de l'espace sorti 1 an plus tôt, de même que le visuel et le design des décors est proche de la série Thunderbirds. Le casting est cheap, constitué surtout d'acteurs de télé, tel Roy Thinnes qui sortait de la mythique série les Envahisseurs dont il était le héros, à ma connaissance, c'est son seul film en vedette. Les Fx qui accusent un peu leur âge, ne sont pas totalement dépassés, ils ont un charme kitsch, et côté réalisme scientifique, on peut dire que c'est assez crédible.
Le seul vrai grand défaut, c'est que le sujet n'est pas pleinement exploité, c'est dommage, mais c'est un film très peu connu qui garde son charme à l'ancienne et qui mérite d'être découvert. A noter enfin que le titre "Doppelganger" est le titre britannique car le film est une production britannique, et que le titre Journey to the far side of the sun est le titre international utilisé lors de son exploitation aux USA, c'est sous ce titre que j'avais découvert le film dans les années 80, il est d'ailleurs justifié par le fait que l'astronaute incarné par Thinnes effectue un vol de l'autre côté du soleil.