Bien essayé, on voudrait pouvoir trouver le film au moins un peu intéressant mais les âneries nous attendent à chaque détour. Le générique de début est non seulement interminable mais la musique pompière décrit explicitement une fin, c'est insupportable ! On pourrait croire à la découverte de l'effet de zoom, chaque moment de tension ou de trop grande platitude est marquée d'un zoom, comme un nouveau jouet entre les mains d'un gamin exalté... On démarre avec de l'espionnage et un gars mystérieux dont un œil est une micro caméra mais ça débouche sur du rien car il se fait flinguer. Ça aura juste lancé le sujet d'une planète inconnue car toujours à notre extrême opposé, découverte sur notre orbite dans notre système solaire.
Roy Thinnes dont le nom et l'air grave sont imprimés dans les mémoires depuis la célébrissime série "Les envahisseurs", tient déjà ici son personnage, d'un sérieux à toute épreuve et qui sait balayer les futilités de la vie courante pour régler les vrais grands et gros problèmes.
Par exemple, s'il n'hésite pas à raconter sa journée de boulot à sa tendre épouse, il n'hésite pas non plus à lui foutre une tarte dans la gueule en découvrant qu'elle prend la pilule contraceptive car, lui qui va partir pour un long et lointain voyage sans retour probable, aimerait bien lui en coller un en cadeau d'adieu, ce dont elle se passerait bien. Une bonne tarte dans la gueule était à l'époque supposé remettre les pendules à l'heure concernant le concept de "chef de ménage".
Prélude à une aventure spatiale avec un collègue déficient et surenchère de tableaux de bords absurdes, de maquettes et de décors foireux (on reconnaît un kayak retourné dans le couloir de l'hyperespace!), images expérimentalo-psychédéliques, mais pour peu de temps car on se crash sur la planète miroir de la Terre qu'ils omettent de nommer htraE ou erreT, où le quiproquo d'un retour en arrière est vite éclairci au profit de la recherche de solution. Le collègue fortement abîmé à l’atterrissage survit inanimé peu de temps, ce gars n'avait vraiment comme rôle qu'à se montrer inférieur à la vedette le temps qu'on comprenne bien qui est la vedette !
La solution d'un come-back trouvée se révèle simplement mortelle, ce qui permet la sortie discrète en "mystère non-élucidé", sans oublier le pied de nez final, le "Pouèt pouèt!" en trop du chef de projet devenu vieux, finissant de raconter à une vieille infirmière qui n'en a rien à battre si ce n'est de lui dire qu'il débloque, l'histoire qu'on vient de nous conter. Il fonce en fauteuil roulant dans le grand miroir au bout du couloir.
Navrant mais risible, décevant si on en s'attendait à de la bonne SF !