Dans le petit monde de la science-fiction typée blockbuster, on pense souvent à des productions comme Armageddon, qui restent dans nos mémoires grâce à des effets spéciaux au top de la technologie. Néanmoins, si l'on remonte quelques décennies en arrière, d'autres avaient su eux-aussi imposer des visuels difficilement oubliables. Danger planète inconnue fait partie de ceux-là, et l'on s'en rendra vite compte, tant la maîtrise technique de l'époque était aboutie. Les séquences pyrotechniques sont franchement réussies, tout comme celles dans l'espace (matte, blue screen, burn, noise...), ou sur Terre (la base entière est en miniature), et évidemment celle du crash, à laquelle on repensera en voyant celui de l'une des fusées sur la météorite de Armageddon. Pour le reste on retrouve les délires psyché typiques des années 60, rappelant les hallucinations sous LSD que l'on pouvait voir The Trip. On pourra sourire quant à la technologie complètement obsolète, sortie d'un futur fictif, avec des voitures étranges, des cartes électroniques qui ressemblent à des tranches d'emmental, ainsi que les ordinateurs « avancés » fonctionnant avec les antiques cartes perforées (ancêtre de la disquette).
Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, elle est vraiment excellente, malheureusement on retrouve les mêmes défauts que dans des productions plus contemporaines. La première partie patine dans tous les sens, avec une préparation un peu monotone des astronautes, avant que tout se lâche dans un second temps, avec une trame qui devient aussi intrigante que passionnante.
Bref, Danger planète inconnue est une production honnête, partant d'une idée de base très intéressante, mais paraissant être un épisode d'Au delà du réel étiré pour faire un long-métrage. Il est dommage que les scénaristes, qui avaient pourtant imaginé quelque chose de créatif, se soient reposés sur leurs lauriers et n'aient servi que le minimum syndical lors du premier acte. Le recours aux effets-spéciaux high-tech pourraient également être un acte de facilité, peut-être parce que la production comptait là-dessus pour combler les vides, mais il serait néanmoins difficile de bouder le plaisir que l'on aura à s'émerveiller devant eux, tant les prouesses relèvent du tour de force.
Pour autant il n'en reste pas moins culte, grâce à sa seconde partie, qui restera à jamais dans les esprits, et hausse l'œuvre à ce statut, mais qui ne figurera pourtant pas en tête de liste lorsque l'on aura envie de revoir un des films du genre de cette époque.
Pour conclure, les amateurs de science-fiction vintage auront toutes les raisons de succomber aux charmes de cette production, qui ne l'oublions pas, est anglaise, et nous rappelle qu'à une époque il n'y avait pas que les Etats-Unis qui régnaient dans le domaine. Malgré son côté par moment très rétro, il pourra plaire à un public varié, notamment grâce à sa seconde partie qui intrigue au point de faire abstraction de toute considération d'époque.
Mention spéciale pour Derek Meddings, auquel on doit les effets-spéciaux du film, et qui, tout comme Stan Winston, fait partie des génies de son temps. Si son nom reste flou pour vous, remémorez-vous Superman, Batman ou encore GoldenEye, et vous aurez en tête une petite idée de l'étendue de son talent. Tout comme Winston, il sera à déplorer qu'il soit parti lui-aussi très jeune, à l'âge de 64 ans.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.