Clap de fin, enfin, pour Roger Moore !
Quatorzième mission pour James Bond, Dangereusement Vôtre continue de placer Bond dans divers excès, mais ici, ça fonctionne plutôt bien.
Sept, il aura porté sept fois le costume de Bond et finalement, Moore n'aura jamais été vraiment à son aise. Certes, il a des circonstances atténuantes, bénéficiant surement des plus mauvais scénaristes et metteur en scène de toute la saga, mais quand même.
Et voilà qu'il décide de partir avec un opus plutôt réussi, ce qui n'est pas fréquent avec lui.
Il y aurait bien des reproches à faire à Dangereusement Vôtre, souvent similaires à ceux des précédentes missions d'ailleurs, que ce soit dans le charisme de Bond, les trous d'air au milieu du récit (toute la partie autour de l'Hotel de Ville à San Francisco), des personnages ratés et/ou sous-utilisés (en l'occurrence Tanya Roberts ici) ou un humour mauvais, mais pour cette dernière, on a surtout envie de retenir le positif.
Déjà Christopher Walken blond platine avec Grace Jones, rien que ça, ça envoie du lourd, ils en font voir de toutes les couleurs à Bond, le premier étant un salopard de première et la seconde une femme de main qu'on n'aimerait pas croiser dans la rue. Ce duo de méchant qui fonctionne trouve sa place dans un scénario assez étrange où l'on va trouver du soviétique, de l'expérience nazie et de la puce électronique. C'est improbable mais ça marche, c'est agréable à suivre, avec des présentations remarquables (toute la partie en France) et une fin explosive.
On le doit surement à John Glen qui adapte sa mise en scène à tous ces éléments. C'est plutôt efficace, avec de vrais bons moments et quelques séquences assez mémorables, à l'image du final ou de la course-poursuite dans Paname. C'est même assez tendu lors des moments propices, comme les instants dans la mine, il y a un peu de tension et on oublierai même que Roger Moore est bien trop vieux pour ces conneries.
Finalement Roger Moore quitte James Bond en beauté avec Dangereusement Vôtre, une mission aussi improbable que réussie, lorgnant les frontières du n'importe quoi pour finalement laisser une empreinte efficace, parfois tendue et sympathique, grâce notamment à son duo d'antagoniste.
On ne regrettera pas vraiment Roger, surtout qu'il laisse sa place à Timothy Dalton qui va enfin redorer l'honneur de l'agent 007.
Enfin, cet opus est aussi le dernier avec Lois Maxwell dans le rôle de Miss Moneypenny, elle qui était là depuis la première mission contre le docteur No et qui n'en avait loupé aucune.