Voici l'équivalent cinématographique d'une passable dissertation d'étudiant en ethnologie : Danny Balint, bavard objet de débats stériles qui intéresseront principalement les personnes intimement et idéologiquement concernées par le sujet laborieusement développé par le réalisateur... l'antisémitisme, donc.
Le film cherche visiblement à remonter aux origines de la haine, et plus particulièrement de la haine de soi : problématique pas forcément inintéressante mais traitée ici avec une telle maladresse et de manière si théorique que l'on déchante vite face au résultat. Danny Balint se voudrait brillant et réflexif, il n'est rien de plus qu'un petit film tiède et brouillon... et qu'on ne vienne pas me dire que le film est politiquement incorrect sous prétexte que le protagoniste est un juif néo-nazi arborant la croix gammée : le film est clairement orienté du côté sémite, même un aveugle s'en apercevrait à l'entente du discours ! Sans aller jusqu'au film antipathique Danny Balint n'en est pas moins un film de propagande, et les contradictions inhérentes au personnage sont traitées avec superficialité et lourdeur. Les flashbacks remontant à la crise de foi du héros, en plus d'être très maladroitement présentés par Henry Bean , n'ont qu'une valeur explicative très réductrice du comportement de Daniel Balint. C'est à la fois pompeux, stérile et psychologisant par-dessus le marché !
Ryan Gosling, jusqu'alors débutant en cette année 2001, parvient cependant à livrer une prestation plus qu'honorable dans le rôle-titre, et porte en très grande partie le métrage sur ses épaules. Sinon c'est assez mal fichu sur le plan formel, mal filmé et lourdement récité. Il faut croire que la critique s'est targuée de dithyrambes à l'égard de Danny Balint, probablement à des fins consensuelles quant au contexte idéologique. Un ratage pour ma part...