3ème film live/animation Disney: "Danny, le petit mouton noir", 1948


Apparemment satisfait de l'expérience de Mélodie du Sud, Disney continue son incursion dans le monde du cinéma en prise de vue réelle avec Danny, le petit mouton noir. Prudent, le studio continue néanmoins d'y insérer quelques séquences d'animation afin de ne pas perdre trop rapidement ses marques, mais s'en débarrassera totalement dès son prochain film: L'Ile au Trésor.


L'histoire extrêmement simple de "Danny" ne laissait rien présager de très bon, et j'avais presque peur de me farcir un véritable navet tourné durant l'une des pires périodes de la firme aux grandes oreilles. Attention, accrochez-vous: en 1903, un gamin élevé par sa grand-mère pauvre décide de prendre soin d'un petit mouton noir afin de faire de lui un véritable champion. Dans ses rêves, il se voit déjà remettre le premier prix d'un concours agricole qui récompensera tous les soins prodigués à l'animal...


Avec une telle histoire, difficile d'être captivé, n'est-ce pas ? Et pourtant... J'ai finalement été agréablement surpris !


Le petit truc en plus du film, c'est son indéniable positivité. Loin d'être béate, et ne conseillant en rien d'attendre que des miracles nous tombent sur la tête comme dans le long-métrage Cendrillon alors en préparation, c'est une positivité saine qui demande de faire des efforts et de ne jamais abandonner, si dérisoires nous paraissent les moyens à notre disposition.


La foi en son travail, accompli avec amour et persévérance, est capable de renverser de mauvaises conditions initiales et de porter vers l'excellence. La morale du film, loin d'être celle d'un conte de fées, en garde cependant la magie, seulement conditionnée par la participation active de celui qui espère.


Étonnamment proche de la saga Rocky Balboa dont il pourrait presque être vu comme un prédécesseur spirituel, Danny est un spectacle rafraichissant et profondément touchant, porté par des acteurs convaincants. En tête d'affiche, Bobby Driscoll, premier enfant acteur sous contrat avec Walt Disney et que l'on avait déjà vu dans Mélodie du Sud, est poignant d'authenticité. Sa grand mère, interprétée par Beulah Bondi, est l'autre point fort du film: d'abord présentée comme froide et un peu bornée, il émanera d'elle au fur et à mesure des événements une chaleur humaine réconfortante et une bonté toute naturelle.


Enfin, mention spéciale aux quelques scènes turbulentes du mouton éponyme, rocambolesques à souhait et assez drôles. Elles permettent de donner du rythme à un film qui a tendance malheureusement à en manquer cruellement, la faute sans doute à une histoire une fois de plus tirée en longueur.


Oh, et un mot aussi sur les séquences d'animation... Disons qu'elles sont un petit plus, comme de la chantilly sur des boules de glace ! En rien nécessaires à l'intrigue générale mais soulignant de façon amusante et agréable la morale motivante du film.


Il est particulièrement triste qu'une œuvre aussi positive fasse partie indirectement de la tragédie du jeune acteur principal dont nous reparlerons à l'occasion de la critique de Peter Pan...

Amrit
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