Dans l’ombre de Manhattan commence comme un simple polar avec l’assassinat de trois policiers et un grièvement blessé par balle, le tireur grâce aux conseils de son avocat décide de se rendre. Une affaire en apparence simple.


Cette trame principale n’est que le moyen pour Sidney Lumet d’exposer toutes les thématiques qui lui sont cheres et dont-il a déjà eu l’occasion de les traiter au cours de sa brillante filmographie : la politique (Les coulisses du pouvoir), les tribunaux (Le verdict) et la corruption au sein des forces de police (Serpico).


Même si elle n’est pas le sujet central, la politique est un thème qui arrive assez vite. En deux scènes seulement, le cinéaste nous montre les tactiques plus ou moins morales qui peuvent être employées en vu d’une élection ou d’une réélection, dans notre cas pour le poste de procureur : révélation personnelle, stratégie pour influencer l’opinion publique , coups bas des deux parties.


Autre point abordé : le prétoire. Lumet sait filmer et mettre en scène comme personne une salle d’audience, et Dans l’ombre de Manhattan n’échappe pas à la règle. Il nous imprègne de cette ambiance qui la caractérise, on peut la voir comme une arène ou la défense et l’accusation s’affrontent avec leurs propres armes, ou comme une pièce de théâtre ou chacune des parties jouent son rôle devant les spectateurs et les jurés. On suit donc les débats avec intérêt et passion.
Il est à mon sens dommage que le procès soit assez vite expédié, personnellement ça ne m’aurait en aucunement gêné que le métrage se concentre exclusivement sur cette partie.


Mais ce n’est que pour mieux nous embarquer dans ce qui va être le cœur du film : la corruption.
Là, nous entrons dans le thème principal et nous passons de l’autre côté du miroir de la justice américaine. L'oeuvre entre en profondeur chez ses personnages, explore le côté humain et les interrogent sur leurs capacités à rester intègre et fidèle aux valeurs qu’ils défendent et aux fonctions qu’ils représentent. Des tentations vont se présenter à eux : l’argent, l’arrestation d’un gros dealer, la réputation d’un être cher. La question étant : vont-ils céder à ces tentations au prix de leurs intégrités, de leurs morales et de leurs idéaux ?


On ne va pas s’éterniser sur le casting de tout premier ordre qui nous est proposé et qui est à la hauteur du sujet traité. Que ce soit Andy Garcia et Ian Holm dont la relation père / fils est fondée sur le respect et l’affection qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, en passant par James Gandolfini, Richard Dreyfus, etc… Une mention spéciale tout de même pour Ron Leibman qui pose son empreinte en interprétant le rôle du génial procureur Morgenstern « Morggy ».


Cependant un point faible réside dans la relation de Sean Casey ( Andy Garcia ) et Peggy Lingstrom (Lena Olin) qui à mon sens est inutile et n’apporte pas grand-chose. Elle aurait eu très certainement de l’intérêt si on avait eu l’occasion d’observer les répercutions dans leurs couples, de la pression que subit Sean.
Tant que l’on est dans les moins, il est regrettable que le réalisateur nous tiennent par la main en nous délivrant le message du film. Celui-ci était décrit de façon plus subtile en observant la situation des protagonistes.


Ces petits points négatifs n’entachent en rien les qualités de ce long métrage, Sidney Lumet qui est en terre connu, connaît son sujet par cœur et arrive d’une très bonne manière à capter notre attention.

ChrisTophe31
8
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le 9 nov. 2015

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Chris Tophe

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