Le moins que l’on puisse dire c’est que Gilles Marchand aime laisser mûrir ses projets : sept années séparaient « Qui a tué Bambi » (2003) du très léché « L’autre monde » (2010) et c’est six ans plus tard qu’il revient avec ce thriller fantastique. Dans cette nouvelle réalisation, Gilles Marchand pose sa caméra en Suède où l’immensité d’un décor presque surréaliste va contraster avec une part d’ombre qui ne cesse de gangrener un peu plus ce cadre idyllique. Les plans, soit très rapprochés soit très éloignés, aident à alimenter un malaise qui nous échappe et qui n’a de cesse de grandir pour finir par définitivement s’installer. « Dans la forêt » a opté pour le parti pris de suggérer, de laisser planer le doute et de laisser très ouvert (parfois trop) les interprétations et c’est là sa force mais aussi sa terrible faille : on a beau comprendre que certains éléments viennent alimenter le fantastique, on a parfois l’impression que l’intrigue est bâtie sur un vide à combler et que c’est au spectateur de faire le reste du travail. L’ensemble, dans son aspect plus technique, n’en demeure pas moins original et le jeu grandiose des acteurs sauve largement le navire du naufrage.
Extrait de notre critique sur notre blog Los Indiscretos : https://losindiscretos.org/2017/01/20/dans-la-foret-2017-gilles-marchand/