Avec 13 films en 14 ans( dont sitcom, sous le sable, Swimming Pool, 8 femmes, Potiches, Ricky, Gouttes d’eau sur pierres brulantes) , Francois Ozon s’ est imposé un réalisateur doué, productif, et éclectique .
On a toujours une oreille attentive quand il sort un film car sa mise en scène et sa direction d’acteurs sont toujours bonnes , même si le résultat final est parfois irrégulier.
Dans la maison est clairement un bon cru !!!!
Le film traite de la relation particulière qui s’installe entre un prof de littérature et l’un de ses élève, dont les écrits le fascinent.
Manipulateur, l’élève y décrit avec brio et un cynisme violent son incursion sinueuse dans la famille de l’un de ses camarades de classe.
Le prof devient accro à ses écrits et l’encourage à continuer en faisant fi d’ignorer que cette incursion dans cette famille est réelle .Mais la situation dérape et prend une tournure qui finit par l’impliquer lui aussi dans les écrits de son élève.
Cette histoire étrange est portée à l’écran avec un un style visuel et une ambiance qui n’est pas sans rappeler le Match Point de Woody Allen. On Y trouve aussi une touche Hitchcokienne dans un univers pourtant bien français.
Chaque personnage est bien ciselé et présenté avec ses bons et ses mauvais coté , tout en laissant apparaitre une critique de la catégorie professionnelle de laquelle il est issue .
Luchini trouve peut être ici le meilleur rôle de sa carrière, car son personnage traditionnel est au service d’une vraie histoire et pas d’un one man show . Il se révèle juste et touchant et n’étouffe jamais ses partenaires.
Kristin Scott Thomas est toujours aussi bonne actrice dans son rôle de bobo presque ménopausée en mal d’émotions. Emmanuelle Seigner joue parfaitement juste ( ce qui n’est pas toujours le cas avec elle).Denis Menochet est parfait dans son rôle de beauf sympathique .Mais la palme revient au jeune acteur qui joue le rôle de l’élève dont le coté pervers et narcissique associé à une gueule d’ange fait froid dans le dos.
Dans la maison est un thriller que n’aurait pas renié Polanski. La perversité ,la manipulation pointent sans cesse et contrastent avec une ambiance calme , presque bucolique , qui devient au fur et à mesure terriblement oppressante .
Ce coup ci avec dans la Maison, Francois Ozon a réalisé l’un de ses deux ou trois meilleurs films. Le film a d’ailleurs été primé dans de nombreux festival.