Il y a bien longtemps que je n'attend plus rien de François Ozon. Depuis au moins "8 femmes" en fait, désespérant à chaque nouvel opus de retrouver le joyeux bordel de "Sitcom", la douce perversité de "Gouttes d'eau..." ou la délicatesse de "Sous le sable". Je n'ai absolument rien contre le bonhomme mais son cinéma ne me parle plus, semblant trop petit bourgeois à mes yeux, trop gentillet.
Pendant vingt bonnes minutes, j'ai franchement cru que "Dans la maison" me donnerai tort. Pendant ce court laps de temps, Ozon parvient à retenir mon attention, jouant avec mes attentes, ébauchant une réflexion intéressante sur la création et la manipulation, sur la relation complexe entre un auteur et son public.
Mais plus le film avance et plus mon intérêt faiblit, "Dans la maison" peinant à camoufler son intrigue finalement bien banale derrière ses réflexions, pas aidé par une mise en scène sans aucune prise de risque et par une sous-intrigue dont on se contrefout complètement. Faussement concerné, le casting ne fait guère plus d'étincelles, chacun jouant sa partition mécaniquement.
Sans être aussi catastrophique que pouvait l'être "Potiche", ce nouvel opus de François Ozon ne risque pas de me réconcilier avec un cinéaste dont j'ai de plus en plus de mal à m'intéresser, à l'image d'un cinéma français bien trop timoré et se reposant une fois de plus sur ses acquis.