Tsui Hark nous livre à nouveau un film qui se révèle être un beau bordel. Mais un bordel qui a un charme fou et qui se révèle extrêmement poétique. C'est le genre de film où je pense qu'il faut lâcher prise, parce que sinon on risque assez vite de se retrouver confrontés à des incompréhensions majeures... Il faut juste accepter ce qui se passe.
Parce que ce film traite du voyage dans le temps, de fantômes liés à l’électricité, il y a tout pour que ça soit indigeste. Alors ça ne l'est absolument pas, si justement on se laisse porter, si on essaye plus d'apprécier ce que l'on voit à l'écran que de réellement comprendre "comment c'est possible" "quelles sont les règles exactes qui régissent cet univers". Parce que je dois dire que certains trucs sortent un peu de nulle part.
Mais c'est fait avec tant de vitalité, d'humour (parfois un peu lourd et gras) et de tendresse que ça passe très bien. J'aime ces histoires avec un couple en apparence "mal assorti", alors qu'on sait très bien qu'ils vont finir ensemble, parce que c'est le genre de film qui va multiplier les moments de complicité, les regards, les petites attentions d'un personnage envers l'autre.
Ici le duo fonctionne vraiment bien, il est vraiment parfait pour ce petit jeu de "je t'aime, moi non plus".
Et puis on sent que Tsui Hark s'amuse pas mal avec les effets spéciaux (absolument dégueulasses de nos jours), qu'il n'a peur de rien, pas même du ridicule, avec son grand méchant et son masque en caoutchouc. Et ça donne un film très plaisant, bien que ça ne soit de loin pas mon préféré de l'auteur, difficile de bouder son plaisir devant quelque chose d'aussi généreux, perché... mais généreux malgré tout.
D'ailleurs j'avais un peu peur d'un écueil, qui serait de refaire la même séquence plusieurs fois et de manière assez répétitive, étant donné qu'on parle de voyage dans le temps, et Tsui Hark arrive vraiment bien à chaque tentative des héros pour empêcher le triste sort de se produire à proposer autre chose et de différentes manières. Ce qui fait que le film, bien que bordélique, ne se répète jamais et est sans cesse à la recherche de quelque chose de neuf.
Vraiment agréable, sans pour autant que j'en sorte totalement retourné.