Guillaume Nicloux est sans doute l'un de nos réalisateurs à la filmographie la plus éclectique, capable de changer complètement de genre d'un film à l'autre.
Il rajoute ici un troisième volet à la saga qu'il consacre à l'écrivain Michel Houellebecq après L'Enlèvement de Michel Houellebecq et Thalasso.
Dans ce nouveau film, après le beaucoup plus sage La Petite, il met en scène des des situations complètement loufoques, voire délirantes (un concours de faux sosies), des personnages truculents, interprétés par des acteurs qui jouent leur propre rôle avec un naturel confondant, venant brouiller la frontière entre la fiction et le documentaire, des rebondissements abracadabrants : autant d'ingrédients pour un film très réussi !
La première demi-heure est effectivement un régal d'inventivité, d'insolence et de drôlerie folle et l'on se dit que l'on tient là peut-être la comédie de l'année.
Blanche Gardin fait mouche à chacune de ses répliques, Michel Houellebecq est fidèle à lui-même, totalement désabusé, et les seconds rôles interprétés par Luc Schwartz et François Monier ne sont pas en reste. Les apparitions de Jean-Pascal Zadi, Françoise Lebrun et Gaspar Noé sont également un régal !
Puis, à l'instar du cinéma de Quentin Dupieux, le film s'embourbe petit à petit à cause d'un scénario qui n'est pas assez riche pour tenir sur la longueur et qui finit par tourner dans le vide, durant un dernier quart assez ennuyeux.
L'on saluera tout de même le talent qu'a Guillaume Nicloux pour, malgré la dérision et la légèreté apparente de l'ensemble, dérouler un propos politique, ici anticolonial (même si les deux ont tout de même un peu de mal à cohabiter). Il n'hésite pas non plus à déployer un humour grinçant sur des sujets comme le racisme ou l'homophobie.
Un film inégal, mais qui fait ce qu'il veut, comme il veut, et qui respire la liberté !
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