Le jump scare est-il devenu un gros mot?
Maman a des phases comme ça. Laisse-lui du temps. Elle a quelques contacts humains ? Quelqu'un vient souvent. Tant mieux. Qui ? Diana. Qu'est-ce que tu as dit ? Elle s'appelle...
le 13 févr. 2021
34 j'aime
24
Au sein d'un été des blockbusters bourré jusqu'à la gueule de déception en tout genre (de Tarzan à Independance Day : Resurgence en passant par celles, plus mesurées, de Suicide Squad et Star Trek Sans Limites), seules les péloches horrifiques auront réellement su répondre présent à l'appel et nous offrir ce que l'on attendait réellement; des vrais et bons moments de flippe.
Instinct de Survie, Conjuring 2, Dernier Train pour Busan et, dans une moindre mesure, l'efficace American Nightmare 3, l'épouvante a retrouvée de sa splendeur après quelques années plus que moribondes, ou seules quelques exceptions (It Follows et Sinister en tête), ont su subtilement se créer un chemin dans la psyché des cinéphiles endurcis que nous sommes.
Un retour en grâce qu'il faut imputer autant à Jason Blum - pas si manchot que ça das ses productions -, mais avant tout et surtout au génial James Wan, dont les habiles réalisations (Saw, Death Sentence, Insidious et Conjuring, Les Dossiers Warren en tête) l'ont doucement mais surement intronisé comme le digne successeur de John Carpenter et feu Wes Craven.
Également producteur avisé (il a produit toutes les suites à succès de ses franchises, spin-off inclut), le bonhomme nous revient en cette fin d'été avec le très buzzé Dans le Noir, gros carton de l'été outre-Atlantique (4,9M$ de budget et déjà 90M$ de recettes rien que sur ses terres), mis en boite par David F. Sandberg - qui réalisera également Annabelle 2.
Film de fantômes au concept franchement malin, Lights Out en v.o, compte l'histoire d'une sympathique famille en proie à une mystérieuse créature qui ne vit que dans le noir.
Petite, Rebecca a toujours eu peur du noir, mais quand elle est partie de chez elle, elle pensait avoir surmonté ses terreurs enfantines.
Désormais, c’est au tour de son petit frère Martin d’être victime des mêmes phénomènes surnaturels qui ont failli lui faire perdre la raison, car une créature terrifiante, mystérieusement liée à leur mère Sophie, rôde de nouveau dans la maison familiale.
Cherchant à découvrir la vérité, Rebecca comprend que le danger est imminent, surtout dans le noir...
Misant sur une peur commune à beaucoup d'entre nous, l’obscurité, foyer primaire de l'angoisse, Sandberg (qui adapte ici en long son court primé du même nom) tisse intelligemment une chasse perdue d'avance contre le noir, l'inconnu et l'imaginaire terrifiant qu'il véhicule, mais également de la peur du sommeil; au sein d'un thriller horrifique mené tambour battant et allant constamment à l'essentiel - et ce dès sa terrifiante ouverture.
Efficace de bout en bout, suggérant autant qu'il en montre - la figure du Mal est vite dévoilée - et jouant pleinement de ses faiblesses (facilités narratives, clichés à gogo, forte tendance à sur-expliquer l'histoire à coups de flashbacks ronflants ou encore un cruel manque d'enjeux et de développement des personnages) pour mieux miser sur une intrigue simpliste et judicieusement minimaliste (qui se joue pleinement de son budget riquiqui), au surnaturel volontairement épuré de tout jump scare putassier puisqu'ils véhiculent tous, la présence de l'entité maléfique.
Tendu comme la ficelle d'un string et terrifiant à souhait, porté par un casting impliqué et empathique (Maria Bello et Teresa Palmer sont sublimes), ainsi que par une mise en scène virtuose (de la gestion de l'espace à la direction d'acteurs, tout est parfaitement maitrisé); Dans le Noir est une pure série B flippante et anxiogène, un joli moment de cinéma humble et modeste, qui n'a que pour seul ambition que de foutre la trouille à son auditoire.
Et David F. Sandberg, dont c'est simplement le premier passage derrière la caméra, y arrive avec une facilité proprement indécente - comme James Wan en son temps, avec Saw...
Jonathan Chevrier
http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2016/08/critique-dans-le-noir.html
Créée
le 11 août 2016
Critique lue 1.8K fois
10 j'aime
D'autres avis sur Dans le noir
Maman a des phases comme ça. Laisse-lui du temps. Elle a quelques contacts humains ? Quelqu'un vient souvent. Tant mieux. Qui ? Diana. Qu'est-ce que tu as dit ? Elle s'appelle...
le 13 févr. 2021
34 j'aime
24
J’avoue que je me doutais à l’avance que je n’allais pas aimer ce film, rien que la bande annonce donnait un gros indice sur le niveau du bousin, l’idée était donc d’adapter en long métrage un court...
le 10 oct. 2016
34 j'aime
1
Bon je me lance dans ma première critique... J'ai apprécié le film dans sa globalité il a répondu "au cahier des charges" le scénario était prévisible mais c'est pas pour ça que j'allais le voir ...
Par
le 28 août 2016
13 j'aime
16
Du même critique
Comme la majorité des spectateurs de la série Game of Thrones, nous sommes de ceux à être tombé amoureux de la belle Emilia Clarke dès le premier regard. Si la jolie (et le mot est faible) Kalheesi...
le 20 juin 2016
35 j'aime
(Critique - sans spoilers - de la première partie de la saison 1) Tout part d'un projet aussi fou qu'alléchant sur le papier : mettre en image avec passion et réalisme, la naissance du hip-hop dans...
le 16 août 2016
32 j'aime
2
Tôt ou tard, les poils à gratter comiques du Paf s'en vont envahir le septième art, avec des fortunes diverses certes, mais force est d'admettre que le giron humoristique de chez Canal + peut se...
le 14 oct. 2015
30 j'aime
2