Le jump scare est-il devenu un gros mot?
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Le court-métrage " Lights Out ", duquel est tiré ce film, avait réussi l'exploit de m'envoyer me coucher avec les fesses qui claquent et l'envie de siroter une bonne tisane sous la couette en regardant des vidéos de chat qui se cassent la gueule ( On se détend comme on peut... ). Le concept était simple, mais efficace, et me rappelait beaucoup les courts-métrages d'horreur de Drew Daywalt, que j'apprécie beaucoup ( Et que je conseille au passage ! ).
Le réalisateur reprend donc le même concept que son court-métrage ( Une créature capable d'apparaître uniquement dans l'obscurité ) pour en faire un long-métrage. Toujours aussi simple et efficace. Enfin, sur le papier. Parce qu'en pratique...
Faisons court : Ce film est bourré d'incohérences, et ça gâche tout.
Ne serait-ce que dans la première scène, ça part très mal : Le réalisateur veut faire un clin d'oeil au court-métrage d'origine, en prenant la même actrice qui va faire la même chose : Eteindre la lumière, voir une silhouette bizarre, rallumer, se rendre compte qu'elle n'est plus là, éteindre, voir à nouveau la créature, flipper. Elle décide donc d'aller prévenir son collègue dans la pièce d'à-côté ( Je précise qu'on est dans une sorte d'entrepôt ), manque de bol, celui-ci est au téléphone et n'est pas très intéressé par ce que la nana a à dire. La dame en question décide donc de s'en aller. Oui, vous m'avez bien lue. S'EN ALLER. De toute les réactions possibles, c'est de loin celle qui me paraît la plus improbable. Je sais qu'on ne peut pas prédire les réactions face à la peur, mais je pense que si ça devait m'arriver un jour, je pourrais en avoir plein ( Hurler, forcer mon collègue à finir son appel, rester avec lui, appeler les flics, me cacher quelque part... ), mais certainement pas me barrer tranquillement en mode " D'accord Michel, mais fais gaffe au monstre en sortant, quand même ! A plus ! ". Ca n'a aucun sens, ça ruine complètement l'immersion et... C'est comme ça tout le long du film. Il est bourré d'erreurs.
On peut faire l'impasse sur certaines d'entre elles, mais pour d'autres, c'est vraiment difficile de se ne pas se dire " Bordel, c'est pas logique ! ". Je pense que l'exemple le plus flagrant est la scène où l'héroïne et son petit frère sont dans leur appartement pendant que le petit ami est parti faire les courses. Quelqu'un frappe à la porte, l'héroïne va ouvrir en pensant que son copain est revenu. Sauf qu'il n'y a personne derrière la porte. C'est donc probablement le monstre qui a frappé. Sauf que la lumière dans le couloir est allumée, et ça, ça va contre le concept même du film, car la créature ne peut apparaître QUE dans l'obscurité. Et même si elle a le pouvoir d'éteindre les lumières, ça ne coûtait rien dans ce cas de montrer les lumières se rallumant dans le couloir au moment où l'héroïne ouvre la porte. Mais non, on a juste le droit à un plan sur le couloir vide, avec les lampes qui éclairent à fond. Résultat, au lieu de se dire " Oh l'angoisse, c'est probablement la créature, est-ce-qu'elle va revenir ? ", on se dit " Mais c'est con, normalement, le monstre n'apparaît que dans le noir... ".
C'est vraiment dommage que ce film présente autant d'erreurs, car le concept était vraiment sympa. Donc pour moi, ça sera un petit 5, parce que ce n'est pas une bouse monumentale, mais c'est quand même trop incohérent pour être appréciable. Je conseille d'ailleurs la vidéo du Fossoyeur De Films sur le sujet, il a plus ou moins le même avis que moi, et c'est évidemment plus facile à expliquer et de donner des exemples ( Car là, j'en ai donné deux, mais j'en ai au moins dix autres qui me viennent en tête ) dans une vidéo de 20 minutes que dans un article.
Petit tableau récapitulatif
+
Un concept ludique et simple, mais qui ( Aurait pu ) fonctionne(r)
Techniquement joli, surtout au niveau de la gestion des lumières
+-
Des personnages pas vraiment détestables, mais pas vraiment attachants non plus
Un scénario décent, sans plus
Une créature au design correct, mais peu original
-
Trop d'incohérences, qui gâchent complètement l'immersion
Une fin beaucoup trop abrupte
Créée
le 14 nov. 2016
Critique lue 281 fois
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