Peu familier du ciné fantastique espagnole, voici un film qui a besoin de bienveillance pour être appréhendé. En effet, on est dans le bis fauché, ça se voit, ça se sent, ça resplendit partout même. Et c'est aussi responsable du côté moumou de l'affaire, qui en empêche la vision à 3 heures du matin sous peine de gros dodo. Mais une fois cela accepté, le film propose pas mal de choses intéressantes.


Une expédition scientifique est montée pour explorer le Népal à la recherche de yétis. Mais Waldémar, notre héros, est mordu par une furie gardant un temple sacré, et il devient vite porteur de la malédiction du loup-garou. Pour le même prix, on ajoute à ses ennuis des bandes de mercenaires mongols qui rôdent dans le coin, à la recherche d'hommes à torturer et de femmes à violer puis à décortiquer (sans spoiler, ce film préfigure Le silence des agneaux).


Il faut s'habituer au style de réalisation : les ellipses sont fréquentes et arrivent souvent par surprise. On passe ainsi de la préparation de l'expédition au fait que deux personnages sont partis du campement depuis 2 jours déjà. Difficile de savoir s'il s'agit d'un choix du réalisateur ou des méfaits d'un remontage sauvage par le distributeur international.
Il est évident que rien n'a été tourné au Népal, budget oblige, mais plutôt dans de pauvres forêts à boulots ou à sapins, avec ou sans neige, dans des collines ou des petits bois, bref la géographie des lieux est très variable, ce qui donne parfois l'impression d'assister à un 2/1 quand des personnages cherchent un tiers qui est dans un autre paysage.


On s'amuse aussi des sherpas qui passent leur temps à gueuler et à se plaindre (ici c'est maudit, et là y'a des voyous, et pis ça monte trop sec, etc...), ainsi que des Mongols qui nous la jouent méchants en vadrouille (ils ont tout de même un palais qui fait "Tintinnnnnnnnnnnn !" à chaque apparition à l'écran). Mais le clou du spectacle demeure bien sûr le loup-garou et le yéti, qui nous sont montrés avec complaisance. Grimaçant à qui mieux mieux, gesticulant, voire bondissant (trampoline ?), les pauvres ont bien du mal à cacher qu'ils ne sont que des hommes sous un costume de poils et de fausses dents.
La confrontation finale entre les 2 bestioles est ainsi un grand moment de cinéma où on voit deux cousins Machin bruns en train de se rouler dans la neige et de se bourrer de coups comme deux alcooliques tentant vainement de se bastonner en fin de soirée. On a même le droit à la traditionnelle scène de transformation du pauvre Paul Naschy en moonboots 70's.


Au-delà de tout ça, Dans les griffes du loup-garou arrive tout de même à distiller une ambiance sympathique, celle d'un vieux cinéma fantastique qui y croyait, avec en plus une certaine dose de violence (beaucoup de morts surprenantes). On ressent ainsi de la tendresse pour ce film qui aurait beaucoup gagné à avoir un budget plus conséquent. A voir avec plaisir donc, en étant averti de son manque chronique de rythme.

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le 28 août 2019

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