Dans ma tête un rond-point, documentaire de l'Algérien Hassen Ferhani.
Une plongée, une immersion totale, dans le quotidien des abattoirs d'Alger. Un film qui navigue, par la grâce des travailleurs, entre différents tons, l'humour, la satire, la confidence, la romance, la brutalité. Non, il n'y a pas de concession. On explore toutes les nuances de ces vaillants ouvriers, prisonniers et libres, tout en espérance et acculé aux pires désespoirs. On explore la vision de cette Algérie par des hommes de différentes générations, par le particularisme et le courage des vies de chacun d'entre eux. La grâce de ce documentaire, au delà d'un ton et d'une réalisation toujours exacts, réside dans la complicité qui a été créée entre la caméra et chacun de ses hommes. On touche à l'intime sans voyeurisme, avec pudeur et sans censure.
Il y a aussi ces fulgurances de sagesses.
Il y a aussi cette ouverture qui relève du génie, un conte populaire.