Ok ok je lui ai mis une meilleure note qu'a Mars & Avril, alors que ça à l'air mauvais mauvais lorsque l'on s'arrête à l'affiche et au dix première minutes... Et pourtant, étonnamment je dirais même, j'ai passé un bon moment à le regarder et je me suis surpris à rire de la gaucherie et de la lourdeur des blagues ; mais au dessus de ça j'ai carrément vécu de concert avec les personnages l'intensité dramatique que Philippe Gagnon (le réal) réussis à créer à l'aide de quelques astuces scénaristique et de beaucoup de papier aluminium et de montagne de carton pâte.

Alors le synopsis ressemble à tous les films du genre et n'est guère très original : Nous sommes en 2040 et la terre se meurt sous les rayons du soleil car la couche d'ozone n'arrive plus à filtrer les uv's à cause de, vous l'avez deviné, l'activité humaine (Taadaaa). En réponse a cette situation les nations se tournent vers la plus puissante d'entre-elles, le Canada of course, pour envoyer une expédition interstellaire afin d'explorer toutes les galaxies de l'univers et de trouver une nouvelle planète habitable pour nous autres coincé dans le four. Je suppose d'ailleurs que c'est cette même base qui sert de background à la série télévisée et au premier film (car oui il y l'air d'avoir tout un univers). L'action commence donc en nous expliquant ceci et c'est la que nous retrouvons le capitaine Patenaude et son superbe équipage à bord du Romano Fafard attendant le retour de leur dernière sonde spatiale. Malheureusement pour cette charmante équipe, elle a percuté un chevreuil spatial et s'est écrasé sur la planète la plus proche qui, Oh surprise, est habitable et habitée. Bon bref je vous passe les détails et je ne vais pas tout spoiler, donc je préfère rentrer enfin dans le vif du sujet ; à savoir la tentative d'une critique de ce nanard contemporain.

Comme je l'ai écrit un peu plus haut, je parle d'un superbe équipage, et ce terme n'est que très légèrement ironique. Effectivement la véritable réussite de se long-métrage repose sur les relations internes au vaisseau. La psychologie des personnages semble bien pataude, et je vous rassure elle l'est en partie sinon pourquoi s'infliger de tels films, mais elle réussit par moment à faire preuve d'une finesse inattendue en opérant des décalages et des glissements d'un archétype standardisé à une figure plus nuancé voir même cynique dans certain cas. Le jeu d'acteur plus que médiocre renforce l’étonnement face à ces subtilité d'écriture, rendant également encore plus savoureuses les blagues qui font mouche.

Il faut effectuer de nouveau un détour par la trame scénaristique afin de pouvoir poursuivre ; un sujet de discorde éclate au sein du groupe, Patenaude refuse catégoriquement de déloger une civilisation d'une planète pour y installer une colonie humaine “C'est une question d'principe” dit-il. Cependant (Alerte au SPOIL) notre super groupe, en effectuant un léger détour par les limbes, rencontre les fantômes des derniers survivants humains leur contant la fin imminente de toute vie sur notre planète bleue ; bouleversé par une telle nouvelle le capitaine prends finalement la terrible décision d'attaquer le peuple irazien afin de le déloger et de pouvoir y installer les quelques terriens encore en vie car “La fin justifie les moyens”. (fin d'Alerte au SPOIL) Ce passage (entre autre) n'est pas anodin parce qu'en plus de participer aux soubresauts rythmant l'action, il permet à cette parodie d'exprimer un discours dépassant les limites de son univers et de s'interroger sur des grands thèmes telle que la morale, l'idée de guerre juste, l'instrumentalisation de la peur du terrorisme et bien sur les questions liées au réchauffement climatique.

Certes il ne faut pas s'attendre à ce que ces développements soit très poussés mais les germes de ces idées sont suffisamment présentes pour que le statut de cette œuvre passe de la simple parodie au film de genre. Dans une galaxie près de chez vous 2 ne se moque pas simplement des clichés des space-opera et en particulier de stargate, il caricature avec respect et connaissance la s-f sans détruire sa capacité à produire des inférences significatives avec notre monde ultra-technicisé ; comme le dit Ursula K. Le Guin “La science-fiction utilise la faculté de construction mythique pour comprendre le monde dans lequel on vit, un monde profondément façonné et changé par la science et la technologie”. Vous l'aurez compris ce film respecte le rôle et la fonction de la s-f et ne nous sert pas un gloubi-boulga de références passées au shaker et vidées de toutes substance comme c'est bien trop souvent le cas dans les parodies.

Par contre je vous cache pas qu'à certain moment on se sent bien seul face aux sketchs qui font plouf, comme le “rap” de la team, mais c'est tellement assumé comme nanard low-budget que ça passe et qu'ils sont vite oublié.

Finalement ce qui me paraissait être une parodie s-f de bas étage m'a agréablement surpris ; et c'est peut-être la raison qui m'a poussé à mieux le noter que Mars & Avril avec lequel j'avais beaucoup plus d'attente ; car face à un tel navet je ne n’espérais pas grand chose, si ce n'est rien. Donc la sensation de satisfaction a été décuplée par l'effet de surprise provoqué.

Je le conseil vivement a tous ceux qui aiment les parodies, la s-f et surtout l'humour de merde.
Lozimak_Kiid
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le 30 oct. 2014

Modifiée

le 30 oct. 2014

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Lozimak Kiid

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