J'ai revu au Cinéma de Minuit ce film qui m'a rappelé mes émotions d'il y a longtemps quand je regardais le cycle cinéma fantastique à la même heure et sur la même chaîne. La voix fantomatique de Patrick Brion, le N&B, la lenteur et les thème sombres abordés me donnent encore l'impression de films hors du temps. Ce film assez méconnu est dans cette ligne. Il se présente comme un film d'épouvante gothique. Associé à Sergio Corbucci, Antonio Margheriti (alias Anthony Dawson pour sa carrière internationale) réussit là un de ses meilleurs films, tous genres confondus (fantastique, western, péplum et films grivois). Il n'y a pas pas vraiment de danse macabre en dépit du titre d'origine, le titre en anglais Castel of Blood est plus pertinent. L'histoire semble inspirée par le poème le Palais Hanté d'Edgar Allan Poe.
Suite à un pari Alan Foster (joué par Georges Rivière, à la filmographie assez sinueuse), un jeune journaliste, accepte de passer, à l'occasion du Jour des Morts, une nuit dans un manoir que l'on dit hanté et d'où personne ne revient vivant. L'intrigue met un peu de temps à se mettre en place. Il faut se rappeler que les films anciens déployaient une assez longue introduction avant d'en venir au cœur du mystère, histoire de faire passer avec les apparences du plus grand sérieux les événements les plus improbables. Le film débute réellement avec l'apparition d'Élizabeth, une jeune femme un brin nymphomane (Barbara Steele, spécialiste de ce genre de rôles), suivie de celle d'une blonde jalouse, (la Norvégienne Margarete Robsahm) et des autres protagonistes, sur fond de portes qui se referment et de bougies qui s'éteignent, avec une musique de Riz Ortolani qui fait froid dans le dos. Le film réussit ainsi à créer une atmosphère envoûtante qui associe une histoire d'amour fou à du vampirisme plus implicite que manifeste. L'amour que voue Elizabeth à Alan est si profond que les esprits du manoir entraîneront le jeune homme dans la mort, pour qu'il ne cesse jamais de l'aimer.