Ouch ! Comme quoi y a des mots qui ne fonctionnent que dans leur langue d'origine, la traduction en enlève tout le charme. Parce que bon, traduire "The beastmaster" par "Le Maître des Animaux", on se croirait sorti d'un joli conte pour enfants. Ce qui n'est pas vraiment le cas de ce film qui a plus d'affinité avec le monde de l'horreur que du conte (même si un conte peut être horrifique).


Je précise aussi que j'aime bien le Don, il a fait de bons films par le passé. Je me demande quel sera son prochain film d'ailleurs, s'il en fait jamais un. Mais bon, cela ne m'empêche pas de tiquer lorsqu'il y a des problèmes.


La mise en scène est un peu maladroite. Sans doute le Don était-il trop ambitieux par rapport à son budget. Il ne sombre jamais vraiment dans le ridicule, il rend crédible son univers malgré quelques maquillage et effets spéciaux cheap. C'est surtout qu'il y croit et qu'il y met de la passion. Les décors sont pauvres, mais il arrive à placer des petits détails sympathiques, des éléments finalement importants qui en disent longs. Par exemple lorsque le héros découvre son village dévastés, on ne voit pas grand chose, mais ce que l'on voit surtout ce sont les quelques corps empalés qui paraissent nombreux surtout grâce au montage ; le Don a peu de moyen, mais il utilise chaque sou à bon escient, c'est-à-dire pour mettre en place un élément qui raconte quelque chose. J'ai également apprécié le soin apporté aux créatures (leur design plus particulièrement) ainsi qu'aux accessoires : là, on reconnaît le style de l'auteur, toujours avec ses gadgets, ses monstres, ses démons. Les acteurs ne sont pas aussi mauvais que ce que j'aurais cru : il est même quelques passages où l'acteur principal m'a surpris par la justesse de son jeu, de ses regards (il est très expressif).


Le scénario est un peu plus correct, même s'il est assez simple dans les grandes lignes. Disons que là où Coscoralli se démarque, c'est dans quelques petites idées qui font l'originalité du projet : le héros qui parle aux animaux et puis surtout une ambiance très glauque, si bien qu'au début j'avais l'impression qu'il s'agissait plus d'un film d'horreur que d'heroic fantasy. Le récit trébuche un peu sur la fin, avec des résolutions trop faciles, des obstacles insignifiants (ce sentiment est renforcé par une mise en scène un peu plus aléatoire, surtout lors des combats). Les personnages auraient pu être plus nombreux et mieux écrits (ou du moins voir leurs traits de caractère mieux exploités).


J'ai un peu pensé à Conan durant le film : à mon avis, la BD a dû être une grosse référence (tout comme le travail de Frank Frazetta de manière générale). Ce film-ci aurait pu être aussi bon, car au final on sent bien que le film de Milius n'a pas été fait avec un énorme budget, seulement le scénario est bien plus épuré et la mise en scène plus maîtrisée.


Bref, "The beastmaster" est un petit film d'heroic fantasy assez chouette malgré ses nombreuses maladresses. Je dois dire que j'ai pris plus de plaisir devant ce film-ci que la clique du seigneur des anneaux...

Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 16 avr. 2016

Critique lue 1K fois

3 j'aime

8 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 1K fois

3
8

D'autres avis sur Dar l'Invincible

Dar l'Invincible
KryCritique
7

Critique de Dar l'Invincible par KryCritique

Dar l'invincible, un film finalement peu connu mais qui n'est pas pour autant à oublier. Pour tous ceux qui aiment les histoires d'heroic fantasy, ce film est à voir. Le principal handicap de ce film...

le 17 juin 2010

5 j'aime

Dar l'Invincible
Fêtons_le_cinéma
7

Musclor et les animaux

The Beastmaster se distingue de bon nombre de productions heroïc fantasy de l’époque, souvent encadrées par Roger Corman – pensons au nanardesque Sorceress (Jack Hill, 1982) avec ses deux sœurs...

le 18 mai 2023

3 j'aime

1

Dar l'Invincible
Fatpooper
6

30 millions d'amis

Ouch ! Comme quoi y a des mots qui ne fonctionnent que dans leur langue d'origine, la traduction en enlève tout le charme. Parce que bon, traduire "The beastmaster" par "Le Maître des Animaux", on se...

le 16 avr. 2016

3 j'aime

8

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55