Né en 1964 sous la plume de Stan Lee et un collectif de dessinateurs dont feront partie Kirby, Orlando, Romita, Colan (qui donnera au personnage un vrai dynamisme), Buscema, Kane... après une première mouture oubliée de 1940, ce justicier aveugle un peu moins connu que les autres super-héros Marvel, n'a pas échappé à la mode des adaptations à l'écran. Hélas, celle-ci est assez décevante, le scénario n'est pas à la hauteur, le réalisateur ne possède pas la vraie patte d'un cinéaste inspiré comme Sam Raimi ou Bryan Singer, et surtout Ben Affleck, mal à l'aise dans son costume de latex rouge, n'a pas l'envergure d'un héros de ce type. Depuis, il s'est bien rattrapé avec son interprétation de Batman, mais en 2003, il était encore trop jeune et n'avait pas la maturité voulue. C'est dommage car j'ai toujours bien aimé ce super-héros qui faisait partie de ma quadrilogie si je puis dire, dont je suivais les aventures dans mon Strange mensuel lorsque j'étais ado, avec Spiderman, Iron Man et les 4 Fantastiques : c'était mes héros préférés ; les autres ont eu de bonnes adaptations, même si les 2 premiers films les 4 Fantastiques et les 4 Fantastiques et le Surfer d'argent arrivent tout juste à sauver leur tête, et si les 2 suites de Iron Man sont vraiment de trop, les meilleures restant indéniablement les 2 premiers films de la trilogie de Raimi sur Spiderman, et justement, Daredevil a le tort d'arriver après le film de Raimi qui a placé la barre très haut. Je le regrette d'autant plus parce que j'ai toujours trouvé Matt Murdock alias Daredevil, attachant avec ses problèmes, c'est un héros torturé que Stan Lee avait rendu très introspectif, et dans ce film, on ne retrouve pas cette psychologie ; sans parler du côté grotesque donné au personnage de Bullseye incarné par un Colin Farrell qui a l'air de s'emmerder grave, seule Jennifer Garner s'en tire pas trop mal dans son rôle d'Elektra. Cependant, je ne descend pas à bas ce film, je conserve une note négative mais je ne veux pas l'enterrer car il a quand même 2 ou 3 trucs intéressants ou sympas, mais je ne peux m'empêcher de penser ce qu'auraient pu faire des réalisateurs comme Raimi, Singer ou Burton avec un tel univers et un tel casting.